L'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a dénoncé lundi un "virage populiste" d'Emmanuel Macron avec la Convention citoyenne pour le climat à qui il dénie toute "légitimité" pour proposer des mesures qui sont le "cauchemar des gilets jaunes".
"Je crois que le président de la République, qui ne cesse de dénoncer les populistes, est en train d'adopter ici un virage authentiquement populiste", a critiqué le professeur de philosophie sur Sud Radio.
"Est-ce que la démocratie représentative est à ce point discréditée qu'on considère que 150 personnes tirées au sort qui travaillent dans un milieu fermé vont suffire à produire des propositions qui ressemblent vraiment à ce que veulent les Français ? Je ne le crois pas", a-t-il développé.
"Je ne sais pas qui sont ces gens, je ne sais pas quelle est leur légitimité, je ne sais pas quelle est leur vision politique, je n'ai pas voté pour eux, je ne vois pas au nom de quoi (leur) décision (...) devrait s'imposer à moi comme citoyen", a-t-il remis en question.
"Le résultat final correspond exactement au cauchemar des +gilets jaunes+: on voudrait encore abaisser la vitesse (sur les routes), on voudrait encore multiplier les sources de fiscalité, on veut encore rendre la vie quotidienne plus chère", a-t-il déploré.
Au Rassemblement national, l'eurodéputé et membre de la direction du parti Nicolas Bay a critiqué des mesures "très idéologiques".
Et puis, a-t-il relevé, "voir le président de la République dire pourquoi pas un référendum, par exemple sur la rénovation thermique, ça fait quand même sourire parce que c'est un sujet de consensus, il n'y a pas de besoin de faire un référendum là-dessus", quand dans le même temps "on dénie aux Français un référendum sur des sujets fondamentaux" comme "l'Union européenne, l'immigration, les protections économiques", a-t-il déploré.
Après neuf mois de travaux, la Convention citoyenne pour le climat a demandé dimanche l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution et la création d'un crime "d'écocide" par référendum.
Mais elle a voté contre l'idée de mise au référendum de ses mesures concrètes, certaines radicales, renvoyant l'exécutif et le Parlement à leurs "responsabilités" pour leur application.
Le chef de l'Etat, qui a déjà dit envisager un référendum à questions multiples sur certaines propositions, doit recevoir les 150 citoyens le 29 juin.
Pour le patron des députés LREM Gilles Le Gendre, les 150 "étaient fondés à travailler mais ils ne représentent pas les Français" et il faut maintenant "passer à la démocratie représentative: soit le parlement va être saisi par le gouvernement sur un certain nombre de mesures, soit les Français, en direct, vont dire pour ou contre par un référendum", a-t-il expliqué sur Cnews.
Et "ce n'est pas la convention qui doit décider l'usage que nous allons faire de leurs propositions", a-t-il mis en garde, mais "le pouvoir politique".