Le ministre de l'Economie Éric Lombard a tenté de rassurer les industriels mercredi en vue de l'application de la taxe carbone aux frontières en 2026 en assurant qu'elle ne menacerait pas la compétitivité européenne.
Réunis au ministère de l'Economie mercredi pour une conférence, des industriels souhaitent des clarifications de la Commission européenne et du ministère de l'industrie sur cette taxe carbone aux frontières (CBAM).
"Nous devons nous assurer que les déclarations des émissions sous le CBAM ne deviennent pas un poids déraisonnable pour les entreprises", a déclaré M. Lombard.
Il a expliqué comprendre la crainte des importateurs et exportateurs.
Les simplifications appelées de ses voeux seront annoncées le 26 février par la Commission européenne.
Le CBAM fait payer le contenu carbone des importations européennes d'une valeur marchande supérieure à 150 euros. Ce seuil est jugé trop faible par les industriels.
Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie, a, lui, assuré que le gouvernement surveillerait les conséquences négatives du CBAM.
Celles-ci pourraient pousser les entreprises étrangères à décarboner les produits à destination de l'UE sans pour autant décarboner le reste de leur production.
Le ministre Eric Lombard souhaite en outre pouvoir étendre la taxe "à des produits exposés à la fuite du carbone spécialement ceux en fin de chaîne", citant notamment l'automobile et les équipements médicaux.
Dans l'immédiat, les prix sur le marché intérieur augmenteront en raison de la taxe, a prévenu le vice-président des affaires public du groupe Seb.
Il prend l'exemple de l'aluminium pour fabriquer les appareils électroménagers dont le prix va augmenter et le secteur est à grand risque de délocalisation hors de l'UE. Il appelle à un mécanisme de compensation pour que les entreprises européennes restent compétitives à l'étranger.
Le CBAM a été introduit par l'UE en 2023 pour mettre sur un même pied d'égalité entreprises étrangères, devant désormais s'acquitter d'une taxe carbone, et entreprises européennes, soumises au marché carbone intérieur. Avec l'entrée en vigueur progressive du CBAM, les quotas (droit à polluer) alloués gratuitement aux entreprises européennes disparaîtront.
Le ministère de l'Economie a par ailleurs indiqué à l'AFP qu'un symposium (conférence d'experts) franco-allemand sur l'acier, un secteur exposé à la concurrence de pays à la production polluante, se tiendra prochainement en France pour répondre à une "priorité européenne".
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