Collectivités territoriales : perspectives de recrutement en berne en 2024, selon une étude

Les intentions de recrutement ont reculé dans les collectivités territoriales en 2024, même si les employeurs sont mobilisés en faveur de l'attractivité des emplois, selon le 9e baromètre des ressources humaines HoRHizons présenté mardi.

Les intentions de recrutement ont reculé en 2024 pour la première fois depuis 2018: seulement 43,4% des collectivités répondantes envisageaient de recruter prochainement, contre 51% en 2023.

La baisse, selon les auteurs, "pourrait s'expliquer par le contexte de la période de l'enquête", réalisée d'octobre à décembre, alors que le gouvernement Barnier souhaitait augmenter de 5 milliards d'euros la contribution des collectivités au budget 2025, total abaissé de 3 milliards d'euros par le gouvernement Bayrou.

La baisse des créations de postes s'est confirmée, avec 8,7% seulement des collectivités déclarant vouloir en créer (10% en 2023, 15,6% en 2022). Ces créations concerneraient principalement les services techniques (55,1%, +5,9 points) ou les fonctions support (36,8%, +5,5 points), alors que les intentions de créer des postes dédiés à l'enfance, l'éducation et la jeunesse reculent de 3,9 points à 28,6%.

Les recrutements envisagés concernent principalement des postes de titulaires (57,4% contre 48,8% l'an dernier). En revanche, quatre collectivités sur cinq n'envisagent pas de recruter d'apprentis, notamment en raison d'une baisse des aides à l'apprentissage.

Les difficultés de recrutement et/ou de fidélisation des agents ont néanmoins persisté en 2024: 52,7% des collectivités répondantes évoquent ces difficultés, après 57,4% en 2023.

Pour favoriser l'attractivité, le régime indemnitaire est utilisé par 59,7% des collectivités (+8 points par rapport à 2023), ainsi que la participation à la protection sociale complémentaire (PSC), utilisée par 51,4% d'entre elles, une hausse de 20,2 points. Elles utilisent aussi les actions en matière de qualité de vie au travail (38,7%, +0,3 point), moins le levier du télétravail (23,5%, -2,4 point).

"L'instabilité gouvernementale continue de peser sur la fonction publique territoriale", avec "un contexte financier qu'on ne peut obérer", a commenté devant la presse la secrétaire générale de l'Association des maires de France (AMF) Murielle Fabre.

"La question de l'attractivité reste l'élément majeur", a estimé Mme Fabre, qui juge le moment "crucial" pour l'avenir des collectivités locales, "face à des difficultés sur lesquelles nous n'avons pas de réponse".

Le baromètre s'appuie sur une enquête du Centre national de la Fonction publique territoriale (CNFPT) réalisée auprès de 1.000 collectivités - dont 762 communes.