Pour le retour des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, les députés écologistes se sont livrés à un "happening" dans l'hémicycle, en T-shirt aux couleurs du réchauffement climatique, afin de critiquer la planification écologique du gouvernement, dans une ambiance tumultueuse.
Ce bref incident leur a valu des remontrances de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui a dénoncé "une espèce de happening pour ne pas parler du fond".
La députée Eva Sas (Paris) a d'abord critiqué la planification écologique du gouvernement, présentée par le président de la République Emmanuel Macron dimanche et lundi.
"Nous avons eu des formules de com'", "une planification mais pas de plan", des "objectifs mais pas de moyens". "Vous ne pouvez pas en même temps défendre les transports collectifs et la +bagnole+, comme vous dites. Votre hésitation est irresponsable", a-t-elle attaqué.
En matière écologique, "il y a urgence, et si nous portons aujourd'hui les +warming stripes+ qui illustrent l'accélération du réchauffement climatique, c'est pour vous le rappeler solennellement", a-t-elle enchaîné, en dévoilant avec ses collègues des T-shirts floqués des barres de couleur bleues et rouges symboles du réchauffement de la planète.
Dans une atmosphère houleuse, Yaël Braun-Pivet a rappelé que les députés n'ont "pas à manifester par leur habillement une quelconque opinion dans l'hémicycle". "Soit vous respectez nos règles, soit je vous rappelle à l'ordre", a-t-elle dit aux 23 élus du groupe écologiste.
"Nous avons rappelé ce matin que nos débats devaient être respectueux de nos institutions (...) je ne veux plus voir cela pendant la session qui s'ouvre", a poursuivi Mme Braun-Pivet, après une année parlementaire 2022/2023 turbulente.
"Au lieu de vous réfugier derrière des formules toutes faites, vous devriez reconnaitre le travail qui a été fait", a à son tour répliqué le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, affirmant qu'on "ne peut pas en même temps taper sur le nucléaire et expliquer qu'il faut accélérer la baisse des émissions".
L'atmosphère s'est à nouveau tendue lorsqu'a été évoquée dans l'hémicycle la situation du militant écologiste Thomas Brail, en grève de la faim pour protester contre le projet d'autoroute A69, et évacué de l'arbre où il était perché dimanche matin.
"Quand on est un responsable politique, on ne met pas la vie d'une personne en danger, on ne pousse pas une personne au martyre. Et j'en veux énormément à ceux qui ont poussé M. Brail à l'excès", a dit le ministre des Transports Clément Beaune, sous les huées de la gauche.