Climat: Jadot (EELV) approuve la plainte de Greta Thunberg contre la France

"Ils ont raison d'interpeller les gouvernements pour leur dire +vous n'en faites pas assez+": l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a salué mardi la plainte inédite déposée par 16 jeunes, dont Greta Thunberg, contre la France et quatre autres pays.

"A partir du moment où on est sincère sur l'idée que le climat, le vivant, c'est un enjeu vital, l'inaction devient criminelle", a-t-il affirmé sur BFM Business.

Depuis la tribune de l'ONU à New York, Greta Thunberg a demandé lundi soir, au nom des milliers de jeunes qui la suivent, des comptes aux dirigeants mondiaux, qu'elle accuse de "trahison" sur les questions du dérèglement climatique.

Aux côtés de quinze autres jeunes, l'adolescente suédoise a déposé une plainte inédite devant le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU, contre cinq pays, l'Argentine, le Brésil, la Turquie mais aussi l'Allemagne et la France.

"Elle porte plainte contre des pays qui sont partie à des conventions onusiennes et donc pour lesquels on peut les attaquer de ne pas respecter les conventions onusiennes", a rappelé Yannick Jadot.

"C'est un grand désespoir de devoir faire appel au droit pour pouvoir respecter la nature. Mais de plus en plus cet appel au droit (...) est la dernière arme qu'on a (...) pour contraindre les Etats à agir", a estimé sur FranceInfo le secrétaire national d'EELV, David Cormand.

L'ancienne ministre socialiste de l'Écologie Ségolène Royal a également approuvé le mode d'action de Greta Thunberg. "Elle porte plainte au nom de la convention de protection des droits de l'enfant" a-t-elle observé sur Franceinfo, soulignant que "les pays les plus pollueurs, les Etats-Unis, la Chine et l'Inde" ne l'ont pas ratifiée et ne peuvent donc pas être visés par cette plainte.

Mais la France, qui a ratifié cette convention, "peut s'appuyer sur cette plainte pour bousculer les différents lobbys qui ne veulent pas bouger", a-t-elle estimé.

"C'est utile parce qu'il faut saisir toutes les possibilités d'interpeller les États qui mènent des politiques aujourd'hui contraires à l'objectif d'urgence", a approuvé sur LCI la députée LFI Clémentine Autain, en dénonçant l'"écologie de communication" du gouvernement.

Emmanuel Macron a estimé que la plainte de Greta Thunberg contre la France n'était pas "la voie la plus efficace" pour lutter contre le changement climatique et que des "positions très radicales" sont "de nature à antagoniser nos sociétés".

"La radicalité, ça veut dire prendre à la racine, et je pense que les jeunes ont raison de dire qu'il faut prendre à la racine le problème", lui a répondu Mme Autain.

"Etre pragmatique c'est être très radical", a affirmé M. Cormand.

Pour la député LREM Barbara Pompili également, ancienne-co-présidente du groupe écologiste de l'Assemblée, on doit entendre ce que nous dit Greta Thunberg même si "c'est désagréable" parce qu'elle représente "les générations futures".

"On n'en serait pas là si, depuis des décennies, on n'avait pas conduit notre planète dans le mur. Alors, beaucoup essayent de discréditer Greta Thunberg qui n'est pas policée comme il faudrait. On dit qu'elle est manipulée, qu'elle est trop ceci, trop cela, mais si ce qu'elle nous dit ne nous fait pas plaisir, c'est exactement ce que nous disent aussi les scientifiques du GIEC (experts sur le climat)", a-t-elle souligné devant la presse.