La nouvelle formulation du texte visant à inscrire le climat dans la Constitution, proposée par les députés, ne montre pas "un signe fort d'ouverture", a estimé mercredi auprès de l'AFP le président de la commission des Lois du Sénat François-Noël Buffet (LR).
Le projet de révision constitutionnelle qu'Emmanuel Macron veut soumettre à un référendum - mais sur lequel plane une grande incertitude faute d'accord entre les deux chambres du Parlement - sera examinée en deuxième lecture lundi prochain dans l'hémicycle du Palais Bourbon, avant un vote mardi.
Il reviendra au Sénat le 30 juin en commission puis le lundi 5 juillet en séance.
Selon l'amendement validé mardi en commission à l'Assemblée nationale, il s'agirait de graver à l'article 1er de la Loi fondamentale que la République française "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et agit contre le dérèglement climatique".
Suivant les préconisations de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), l'exécutif souhaitait inscrire la même formule à un mot près: "lutte" et non simplement "agit" contre le dérèglement climatique.
La majorité sénatoriale de droite s'était elle prononcée pour une formulation selon laquelle la France "préserve l'environnement ainsi que la diversité biologique et agit contre le dérèglement climatique, dans les conditions prévues par la Charte de l'environnement de 2004".
"L'Assemblée maintient le verbe garantir et de surcroît supprime la référence à la Charte de 2004. Sur le fond c'est assez éloigné de ce que nous avions nous-mêmes préconisé", a estimé M. Buffet.
"En l'état ça n'est pas un signe fort d'ouverture. Nous sommes plutôt circonspects sur les modifications, on sent que l'Assemblée nationale ne veut pas bouger", a-t-il ajouté. "Il y a un petit effort, mais il est à ce stade pour nous insuffisant sur le plan notamment des effets juridiques, qu'on connaît tous, du verbe +garantir+".
"Nous ne sommes pas hostiles à l'idée de la réforme constitutionnelle par principe, mais nous sommes sourcilleux sur les effets juridiques d'une telle modification", a souligné le président de la commission des Lois du Sénat.