Cinq ans de travaux pour rendre le lit de la Loire plus naturel tirent à leur fin

Un chantier est en passe d'être achevé sur le lit de la Loire, en amont de Nantes, pour rendre le fleuve plus naturel avec la construction d'une digue immergée, travaux qui marquent la fin d'un programme plus vaste sur cinq ans.

Dans cette zone, le fleuve le plus long de France avait été aménagé pour "faciliter la navigation", avec "des extractions de sable", a indiqué à l'AFP TV Morgan Priol, de l'Agence de l'eau Loire Bretagne, cofinanceur du projet. Dans les années 1990, "on s'est rendu compte qu'il y avait un certain nombre de désordres" liés à ces modifications, "notamment d'abaissement du lit de la Loire, de déconnexion des bras secondaires", a-t-elle poursuivi.

Ces travaux doivent permettre un "fonctionnement plus naturel de la Loire", pour que le fleuve puisse notamment "s'étendre dans ses bras secondaires, réalimenter les zones humides latérales" et "descendre beaucoup plus doucement vers la mer", a expliqué Morgan Priol.

Une digue sous l'eau, aussi appelée duit, a été construite sur ce site pour remplacer la barre rocheuse qui avait été réduite "par la main de l'homme", a poursuivi Morgan Priol.

Voies navigables de France (VNF) est le maître d'ouvrage de ces travaux. Pour Séverine Gagnol, cheffe de l'unité Loire chez VNF, il faudra "plusieurs dizaines d'années" avant "un nouvel équilibre stabilisé".

"Ces travaux de restauration n'induisent pas un rehaussement du niveau d'inondation quand la Loire déborde", a-t-elle précisé.

Ils s'inscrivent dans un projet plus vaste de restauration de la Loire entre Angers et Nantes, qui selon la Commission européenne a duré cinq ans pour un investissement total de 60 millions d'euros.

Ce "projet unique en Europe" a également consisté en "l'effacement ou l'aménagement de plus de 700 ouvrages anciens, la réouverture de chenaux secondaires", selon la Commission européenne.

"A long terme, ces aménagements permettront la reconnexion de bras secondaires plus de 90% du temps, le dépôt naturel d'environ 1,5 million de m3 de sédiments, et un net regain de biodiversité, notamment pour des espèces emblématiques comme le castor européen", assure la Commission européenne.

Morgan Priol a dit escompter aussi des "effets sur la partie piscicole", sur certaines espèces d'oiseaux et sur la flore, qui pourraient retrouver "plus d'espace" qu'avant.