Sortir en pleine crise politique une comédie qui tourne en dérision les idées reçues sur le vivre-ensemble et la solidarité? "On a eu le nez creux!", s'amuse auprès de l'AFP Raphaël Quenard, qui partage l'affiche de "Pourquoi tu souris?", avec Jean-Pascal Zadi.
Cette comédie bienveillante de Christine Paillard et Chad Chenouga, en salles mercredi, met en scène un duo d'escrocs au grand coeur, portée par deux acteurs à haut potentiel comique, mais pas toujours utilisé à 100%.
Wisi (Zadi) et Jérôme (Quenard) sont deux galériens à Bordeaux, prêts à tout pour sortir de la dèche. Le premier se prétend sans-papiers, pour attendrir Marina (Emmanuelle Devos), bénévole dans une association humanitaire, et la convaincre de l'héberger chez elle.
Sentant le bon filon, Jérôme (Quenard), expert en combines foireuses, s'invite également sous son toit. Mise devant le fait accompli, Marina accepte, mais à la condition qu'ils s'intègrent et trouvent un travail.
C'est sans compter sur l'étrange allergie à l'effort de Jérôme, qui veut convaincre Wisi de se lancer dans une carrière d'escort plutôt que de mettre la main à la pâte. Leur plan va dérailler, mais les deux compères finiront par découvrir les vertus de l'entraide.
"Ils ont surpassé les fantasmes, les a priori et les peurs", résume auprès de l'AFP Raphaël Quenard. "C'est deux mecs en galère, mais qui sont pas très catholiques, et un peu touchants", complète Jean-Pascal Zadi. "On est tous un peu comme ça", a-t-il souligné.
Pour se faire passer pour un Ivoirien fraîchement arrivé en France, l'acteur révélé avec "Tout simplement noir" (2021), où il était devant et derrière la caméra, confie s'être inspiré dans le film de l'accent de son père, un accent subsaharien soit absent des écrans, soit caricaturé.
"C'est un hommage. Les accents qui viennent d'Afrique ont été galvaudés. Dès qu'un acteur prend un accent d'Afrique subsaharienne, il y a toujours un froid, un questionnement, alors que ce n'est rien qu'un accent. C'est pas de notre faute si (l'humoriste) Michel Leeb a dérapé, si plein de gens ont fait des trucs avec... Il y a un travail de réappropriation de l'accent de nos parents qui reste à faire", souligne-t-il.