Cinéma: après son Oscar, le Japonais Hamaguchi se met au vert

Changement de registre pour le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi: après avoir remporté un prix à Cannes et l'Oscar du meilleur film étranger en 2022 pour "Drive My Car", il s'est plongé dans le Japon rural pour son nouveau film, en salles mercredi.

Présenté en compétition à Venise, "Le mal n'existe pas" y a remporté le Grand prix du jury. Ce long-métrage de 01H46 se déroule dans la campagne japonaise et exploite les conflits entre ruraux et citadins, dans un conte énigmatique qui jusqu'au bout ne livre pas toutes ses clés.

Dans le film, deux salariés viennent de la ville pour faire la promotion d'un projet de camping de luxe, dit "glamping", qui doit s'installer dans une zone naturelle. Face à eux, des villageois hostiles, des cerfs menaçants et une fillette mystérieuse.

Hamaguchi a tourné ce film juste après le triomphe de "Drive My Car", qui a remporté l'Oscar en 2022, après qu'on lui a demandé d'aller tourner des images à la campagne pour une performance musicale.

"Je ne voulais vraiment rien faire pendant un moment après les Oscars mais, ça, j'avais l'impression que je pouvais le faire", a raconté le réalisateur à l'AFP, lors d'une interview à Venise. "Ce n'est pas que je ressentais forcément de la pression. Mais j'avais juste besoin d'une pause", a-t-il ajouté. Autour des images qu'il devait tourner, Hamaguchi va finalement écrire une histoire.

"J'ai vécu uniquement dans des zones urbaines", a-t-il expliqué. "Comme je suis un citadin, je peux raconter ce que ça fait pour les citadins d'entrer dans ces environnements naturels". Les spectateurs ne doivent pas s'attendre à comprendre la fin du film, énigmatique: "je ne suis pas totalement sûr d'aimer cette fin", a-t-il dit. "Mais quand j'écris un scénario, je prends toujours garde à ce que ça ne m'ennuie pas".

"La fin m'est venue naturellement. Il y a là quelque chose que je ne peux pas nécessairement exprimer avec des mots mais qui me semble juste".