Chlordécone: "25% de la population en Martinique et 14% en Guadeloupe" à risque

Le risque de développer une pathologie due à une surexposition au chlordécone concerne un quart des Martiniquais et 14% des Guadeloupéens contaminés par ce pesticide, a rappelé vendredi à l'AFP la coordinatrice du plan du plan chlordécone de l'Etat, Edwige Duclay.

"25% de la population de Martinique et 14% en Guadeloupe" seraient concernés par une surexposition à ce pesticide utilisé jusqu'en 1993 dans les bananeraies, a précisé Edwige Duclay en s'appuyant sur les chiffres de Santé Publique France.

Selon un rapport publié le 6 décembre par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), près de 90% des populations de Martinique et de Guadeloupe sont contaminées au chlordécone.

Toutefois, "les scientifiques ont confirmé que ce n'est pas parce qu'on a du chlordécone dans le sang qu'on va forcément être malade", a-t-elle poursuivi, indiquant que le seuil de surexposition est fixé "à 0,4 microgramme par litre de sang".

Mme Duclay a rappelé les moyens mis à la disposition des populations afin de réduire leur exposition, comme les dépistages sanguins depuis fin 2020 ou le dépistage des sols.

"Si les populations appliquent les recommandations mises en place depuis des décennies, ils verront une diminution importante de leur exposition au chlordécone", a-t-elle ajouté.

Le fonds d'indemnisation mis en place fin 2020 et à destination des victimes de pesticides dans le cadre du travail sera également pérennisé. Cependant, selon Edwige Duclay, seules "55 demandes d'indemnisation ont été déposées" en Martinique et en Guadeloupe.

Fin 2021, le cancer de la prostate, dont le record mondial est détenu par les Antilles, a été reconnu comme une maladie professionnelle pour les exploitants, agriculteurs et enfants exposés au chlordécone en période prénatale par le biais d'un de ses deux parents, ouvrant ainsi la voie à des compensations financières.