L'étude du Lancet publiée mercredi, qui prévoit un déclin de la population mondiale avant 2100, décrit une situation très contrastée entre certains pays: ainsi la population chinoise serait divisée par deux pendant que celle du Nigeria serait multipliée par quatre.
Inde
Malgré une baisse de sa population, l'Inde, aujourd'hui deuxième pays le plus peuplé juste derrière la Chine, prendrait en 2100 la tête du classement devant le Nigeria et la Chine, selon les chercheurs de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME).
L'ONU aussi prévoit que l'Inde monte sur la première marche du podium, mais le nombre d'habitants envisagé est différent: 1,4 milliard pour l'ONU en 2100; un peu plus de 1,1 milliard pour l'IHME (contre un peu moins de 1,4 milliard en 2017), avec une des populations en âge de travailler également parmi les plus importantes au monde.
Chine
La Chine pourrait perdre 48% de sa population, passant de 1,4 milliard en 2017 à 730 millions en 2100, selon la nouvelle étude.
Cette chute spectaculaire est beaucoup plus importante que celle prévue par l'ONU (un peu plus d'un milliard d'habitants en 2100) et serait accompagnée par une forte baisse de la population en âge de travailler, ce qui "entravera" sa croissance économique.
Nigeria
Selon l'étude du Lancet, la population du Nigeria sera multipliée par presque quatre, passant de 206 millions en 2017 à 790 millions en 2100 et devenant ainsi le deuxième pays le plus peuplé.
Cette hausse spectaculaire pendant tout le siècle s'explique par un taux de fécondité élevé aujourd'hui (5,11), même si le nombre d'enfants par femme va commencer à diminuer pour passer en dessous du taux de renouvellement (1,69 en 2100).
L'Afrique sub-saharienne dans son ensemble aura une trajectoire similaire, avec un triplement de sa population (1 à 3 milliards). Une évolution qui devrait en faire une des premières sources d'émigration.
Etats-Unis
Troisième pays le plus peuplé aujourd'hui, les Etats-Unis se maintiendraient dans le top 5 (4e place), en gagnant quelques millions d'habitants (325 millions en 2017, 336 en 2100) avec une hausse jusqu'au milieu du siècle suivie d'un déclin modéré.
Ce maintien à long terme de la population, notamment de celle en âge de travailler, sera permis par les apports migratoires, indique l'étude du Lancet. Une immigration qui permettra aussi au Canada ou à l'Australie de maintenir leur population.
Japon
Le Japon fait partie des 23 pays qui pourraient perdre plus de la moitié de leur population.
Les chercheurs de l'IHME estiment ainsi que le pays passera de 128 millions d'habitants en 2017 à 60 millions en 2100.
Comme d'autres pays (Hongrie, Slovaquie, Etats baltes...), le Japon n'a pas choisi de compenser la baisse de sa fécondité par une politique migratoire, soucieux de "maintenir une société linguistique et culturelle homogène", mais si des politiques natalistes ne permettent pas d'accroitre suffisamment les naissances, "ces choix devront probablement être reconsidérés", estiment-ils.
France
La France fait figure d'exception parmi les autres pays riches, avec le maintien d'un taux de fécondité relativement élevé (1,78 en 2100) qui lui permettrait de limiter la perte de sa population à 67 millions à la fin du siècle (contre 70 millions en 2050 et 65 millions en 2017).
Ce n'est pas le cas pour ses voisins. Ainsi, l'Espagne pourrait perdre plus de la moitié de ses habitants (46 millions en 2017, 23 millions en 2100), tout comme l'Italie (61 à 31),