Chikungunya: près de 400 cas autochtones en métropole depuis début mai

Près de 400 cas autochtones de chikungunya dans l'Hexagone depuis début mai: l'été 2025 va de record en record pour cette maladie transmise par des moustiques tigres, selon des données publiées mercredi par Santé publique France, qui a enregistré 81 cas supplémentaires en une semaine.

Au 8 septembre, "38 épisodes de chikungunya totalisant 382 cas" ont été identifiés en France métropolitaine, a résumé l'agence sanitaire dans un bilan hebdomadaire.

Un premier cas autochtone a ainsi été signalé à Paris et une opération de démoustication, pilotée par l'Agence régionale de santé, est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi, selon la mairie du XIe arrondissement de la capitale.

Si plusieurs épisodes sont désormais clos, l'été 2025 est d'une ampleur inédite en métropole pour les cas autochtones de chikungunya, dont le virus se transmet d'un humain à l'autre via des piqûres de moustiques tigres et provoque des fièvres et douleurs articulaires.

Les principaux foyers sont situés à Antibes dans les Alpes-Maritimes avec 71 cas, Bergerac en Dordogne (54), Fréjus dans le Var (51) et Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône (46).

Le nombre important de foyers de chikungunya dans l'Hexagone et leur précocité est partiellement lié à l'épidémie majeure qui a sévi à La Réunion et dans la zone de l'océan Indien et encouragé l'arrivée de cas importés, lesquels ont ensuite favorisé des contaminations en métropole.

L'expansion du chikungunya s'inscrit aussi dans un contexte où le moustique tigre, encore absent de métropole voici quelques décennies, est désormais implanté dans 81 départements, sur fond de réchauffement climatique.

Egalement transmise par le moustique tigre et en augmentation, la dengue a été jusqu'ici au centre de onze foyers de transmission en métropole, pour un total de 21 cas, sans atteindre le record 2024 (66 cas).

Autre maladie sous surveillance renforcée: la fièvre "West Nile" ou fièvre du Nil occidental, transmise par le moustique de la variété Culex. Avec désormais 23 cas autochtones identifiés, il n'y a pas de record battu pour l'instant cet été, mais leur localisation confirme une transmission croissante hors de la zone historique de l'arc méditerranéen.

Et, depuis le début de la surveillance renforcée des maladies transmises par des moustiques, début mai, il y a eu 966 cas importés de chikungunya, 894 de dengue et 7 de Zika.

La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l'urbanisation et des déplacements, autant de facteurs favorisant la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée mi-mai dans le Lancet Planetary Health.