Chèque énergie : les associations redoutent moins d'aides et de bénéficiaires

Plusieurs fédérations et associations ont dénoncé mardi de "considérables complications" dans l'attribution des chèques énergie en 2025 qui entraîneraient une chute du nombre de bénéficiaires ainsi qu'une baisse du montant des aides.

La campagne 2025 "va entraîner des trous dans la raquette importants", ont alerté la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) et le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), lors d'une conférence de presse.

Le chèque énergie, destiné à aider les ménages modestes à régler leurs factures d'énergie ou certains travaux de rénovation, ne sera plus attribué selon les personnes habitant dans le logement mais selon le "foyer fiscal" du titulaire du contrat d'électricité, ce qui pourrait exclure des gens qui sont hébergés, en colocation, ou rattachés à un autre foyer fiscal. Ces données sont ensuite croisées avec celles des gestionnaires des compteurs électriques.

"De nombreux ménages ne seront pas repérés automatiquement", a mis en garde Violaine Lanneau, secrétaire générale des services de la FNCCR.

En 2024, la suppression du repérage automatique, liée à la disparition de la taxe d'habitation, avait déjà réduit le nombre de bénéficiaires. Selon les associations, près d'un million de personnes éligibles ne l'avaient pas perçu.

Un guichet en ligne avait été ouvert tardivement, mais moins de 18 % des nouveaux ayants droit s'en sont saisis, selon la FNCCR.

Quelque 5,7 millions de chèques énergie ont été envoyés, dont 172.000 via ce guichet, selon le ministère.

Pour 2025, l'automaticité est partiellement rétablie, mais pas pour tous. Le chèque sera envoyé en novembre, soit huit mois après la période habituelle, et le guichet restera ouvert jusqu'en février 2026. Un délai jugé trop court, selon les associations.

Ce retard est lié à "l'adoption tardive" de la loi de finances 2025, selon le ministère de l'Énergie.

Les chèques 2025 seront valables jusqu'en mars 2027.

Généralisé en 2018, ils sont aujourd'hui compris entre 48 et 277 euros.

Mais le barème est jugé obsolète: "Ce n'est pas de l'argent de poche, c'est une mesure de justice sociale", a martelé Éric Pérez, président du syndicat de gestion des énergies de la région lyonnaise (Sigerly) et membre de la FNCCR.

Plusieurs intervenants ont réclamé une hausse de 40% pour suivre la hausse des prix énergétiques.

"Le tarif de base de l'électricité a bondi de 41,5% TTC entre 2019 et mars 2025", ont-ils rappelé.

Parmi les autres demandes formulées: l'abolition totale des coupures, une extension du calendrier du guichet, et un élargissement des critères d'éligibilité.