Charente-Maritime: la Coordination rurale vise l'OFB, un député vert et deux associations

Banderoles, pneus, bottes de foin et têtes de sangliers: la Coordination rurale a ciblé les locaux de l'Office français de la biodiversité (OFB), d'un député écologiste et de deux associations de défense de la nature en Charente-Maritime dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Politiques/Ecolos, attaquez-vous aux vrais problèmes", peut-on lire sur une bâche tendue à l'entrée des bureaux de l'OFB, dont la Coordination rurale (CR) demande la disparition, selon une photo du journal Sud Ouest; "Nous sommes tous B. Venteau", sur une autre déployée devant le siège de la Ligue de protection des oiseaux à Rochefort, transmise par la LPO.

Bertrand Venteau, élu le mois dernier à la tête du deuxième syndicat agricole, fait l'objet d'une enquête pour "provocation publique non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit" après avoir déclaré vouloir "faire la peau aux écolos" lors du congrès de l'organisation.

"Tags injurieux, dépôt de pneus ou de ballots de paille surmontés d'une tête de sanglier décapitée: nous dénonçons fermement des pratiques d'intimidation inacceptables et indignes", écrit la LPO dans un communiqué.

France Nature Environnement (FNE), dont la section locale a également été visée, estime que "cette attaque est la première application concrète de l'appel à la violence et à +faire la peau aux écolos+ proféré par le président de Coordination Rurale" et déplore "l'impunité accordée par le gouvernement à ces enragés".

La permanence du député écologiste Benoît Biteau a également été ciblée, selon le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel qui appelle, dans un communiqué, "à la mesure" et "au respect" des agents de l'État, des élus et des associations de protection de l'environnement.

Selon France Nature environnement, ses représentants locaux ont probablement été visés en raison de "l'efficacité de leurs actions pour le respect du droit", notamment concernant l'irrigation ou les pesticides.

Nature Environnement 17 et la LPO étaient à l'origine du recours administratif qui a entraîné, fin 2024, la suspension de quatre réserves d'irrigation pour l'agriculture, dont celle emblématique de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres voisines de la Charente-Maritime, car elles menacent la survie d'une espèce d'oiseau protégée.

Depuis l'élection de Bertrand Venteau, partisan d'une ligne dure sur le modèle des actions coups de poing de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, la CR mobilise quasi quotidiennement dans différents départements. Elle est notamment en pointe, avec la Confédération paysanne, des manifestations contre l'abattage systématique de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).