Le Premier ministre Sébastien Lecornu a saisi la justice pour faire la lumière sur des accusations de la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, dénonçant des pressions qu'auraient subi les élus de son groupe, par l'intermédiaire d'entreprises, pour qu'ils votent le PLFSS, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Paris.
Le chef du gouvernement a saisi "la justice afin que soit étudiée l'éventualité qu'aient été commises les infractions d'intimidation sur personne dépositaire de l'autorité publique, tentative d'escroquerie, usurpation de titre, trafic d'influence actif par un particulier", a expliqué le parquet.
Dans ce signalement du 11 décembre, Matignon fait part "des inquiétudes exprimées par la députée Cyrielle Chatelain, relatives à des pressions susceptibles d'avoir été exercées sur des membres de son groupe, à l'occasion du vote du PLFSS, par des représentants d'entreprises prétendant y avoir été incités par des membres du cabinet" du Premier ministre.
A l'Assemblée, Mme Chatelain avait dénoncé début décembre un "chantage politique", en évoquant la cas d'un conseiller se présentant de Matignon qui aurait "appelé de nombreux chefs d'entreprises du secteur des énergies renouvelables" pour leur dire que "les objectifs" du gouvernement en la matière seraient "conditionnés (au) vote" des écologistes sur le budget de la Sécu.
M. Lecornu avait répondu en récusant tout "chantage". Il avait indiqué avoir mené "une enquête interne pour savoir ce qui avait pu se passer". "De toutes les évidences, un groupe d'intérêts a tenté de s'immiscer dans les discussions politiques entre le gouvernement et votre groupe politique", a-t-il rapporté.
Son entourage avait indiqué qu'il allait saisir la justice "non pas contre son conseiller mais pour faire la lumière sur cette histoire", car "à aucun moment, un conseiller de Matignon n'a fait pression sur quelque entreprise ou syndicat que ce soit".
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2026 (PLFSS) a été définitivement adopté mardi.