La vendange et la qualité des vins s'annoncent "exceptionnelle" et la demande est toujours aussi soutenue, s'est félicité jeudi le Syndicat général des vignerons (SGV) de Champagne après deux années éprouvantes.
Cette vendange de l'été 2022, la septième entamée dès août depuis 2003, promet d'être "extrêmement qualitative et quantitative", comme celles de 2002 et 1982, s'est réjoui Laurent Panigai, directeur général du syndicat, lors d'une conférence de presse.
"Beaucoup de grandes années sont issues de volumes importants" qui permettent aussi aux vignerons de reconstituer leurs réserves, largement entamées l'an dernier pour compenser les pertes liées au gel, au mildiou et à la grêle, précise-t-il.
La Champagne n'a pas été épargnée par la sécheresse historique de l'été mais les pluies "ont jalonné le cycle au bon moment", explique Laurent Panigai, les baies de raisin profitant d'un ensoleillement exceptionnel qui laisse présager un millésime "solaire".
Le bureau exécutif du Comité Champagne, qui regroupe vignerons et grandes maisons, avait fixé en début de saison le rendement de la vendange 2022 à 12.000 kilos à l'hectare, son plus haut niveau depuis quinze ans.
"C'est un choix qui prend en compte les besoins de notre marché, qui se porte très bien" et l'abondance de la récolte, souligne le directeur général du SGV.
Une bonne nouvelle après la crise du Covid, qui a mis "un coup d'arrêt extrêmement brutal" aux ventes de champagne, la filière craignant de "mettre 20 ans à s'en remettre", relève Maxime Toubart, président du syndicat.
De janvier à août 2022, les expéditions ont progressé de 9,2% par rapport à la même période de 2021 sur un marché "principalement tiré par l'export", notamment vers les Etats-Unis.
"On ne se contente pas de se réjouir des bons chiffres commerciaux", nuance toutefois Maxime Toubart pour qui le départ à la retrait dans les années à venir de nombreux exploitants est un souci majeur. 63% des vignerons champenois sont âgés de 50 ans ou plus, rappelle-t-il.
"On a besoin d'un outil (législatif) rapide pour continuer d'avoir une Champagne basée sur un modèle familial" et assurer la pérennité du vignoble, plaide-t-il.
Le SGV souhaite que les propositions du rapport Girardin, remis au gouvernement en avril et qui préconise notamment une "exonération des droits de succession" dans le cadre d'une transmission familiale, soient traduites dans la loi de finances 2023, ou la future loi d'orientation agricole.