Champagne, Bourgogne et Beaujolais créent une serre bioclimatique commune

Trois des principales régions viticoles de France, la Champagne, la Bourgogne et le Beaujolais, se sont associées pour lancer mardi la plus grande serre bioclimatique et hermétique aux insectes en France, destinée à faciliter la production de plants de vigne résistants.

La future serre, baptisée Qanopée, d'une superficie de 4.500 m2 et implantée dans la commune des Blancs-Coteaux (Marne), en plein coeur du vignoble champenois dans la réputée Côte des Blancs, doit être mise en service en juin 2024.

Face au changement climatique et à l'émergence de nouvelles maladies qui font mourir les plants de vigne, cette serre doit permettre de "sécuriser l'approvisionnement des pieds de vigne pour les vignobles de Champagne, de Bourgogne, du Jura et du Beaujolais", a souligné le président de l'association Qanopée, Thiébault Huber, par ailleurs président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne.

L'enjeu est de "préserver l'avenir de notre activité de vignerons et celle de nos enfants", a-t-il dit.

La bioserre, a-t-il ajouté, sera un "lieu de prémultiplication", cette étape essentielle consistant à produire les composants du pied de vigne: greffons, porte-greffes, qui seront ensuite associés par les pépiniéristes.

Les premiers plants seront disponibles en 2027.

Ils seront ainsi développés en milieu confiné et hors-sol, à l'abri des vecteurs de maladies, alors que la prémultiplication se faisait jusqu'à présent en plein champ, exposée aux champignons, virus ou insectes et aux aléas climatiques.

Faute de boutures de porte-greffes, les prémultiplicateurs du quart nord-est de la France sont actuellement contraints de s'approvisionner auprès d'autres structures.

La prémultiplication va concerner différents cépages du quart nord-est, dont le chardonnay, le meunier, le pinot noir, le savagnin et le gamay.

La serre Qanopée est financée à hauteur de 8,2 millions d'euros par les quatre interprofessions viticoles et huit collectivités, dont les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).