L'offre alternative esquissée jeudi matin par le fonds d'investissement Ardian pour l'acquisition de 29,9% du capital de Suez détenu par Engie "coche toutes les cases", a affirmé Franck Reinhold von Essen, secrétaire (CGT) du comité d'entreprise européen de Suez.
"Il y a un projet industriel qui préserve l'intégrité de Suez, une garantie de l'emploi et c'est une offre 100% française", a estimé auprès de l'AFP le représentant CGT, soulignant qu' "Ardian n'est pas un inconnu, c'est l'ancien fonds Private Equity d'Axa, il s'investit sur des projets de long terme".
Le fonds français Ardian a fait part de son "intérêt" jeudi pour racheter 29,9% de son capital à Engie, qui s'est donné jusqu'à lundi pour valider l'offre à 3,4 milliards d'euros de Veolia.
"Ce délai de 5 jours est ridicule, alors que Veolia a eu un mois pour peaufiner son offre", lance M. Reinhold, qui réclame que les parties prenantes "prennent le temps nécessaire".
"C'est projet contre projet, sauf que d'un côté on a une offre amicale (Ardian) et de l'autre une offre hostile qui organise le démantèlement de Suez", fait-il valoir.
L'intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT et FO de Suez s'indigne également dans un communiqué du "mépris et de l'arrogance d'Engie", qui "n'accorde que 5 jours à l'offre d'Ardian, que soutient Suez".
Mais un autre son de cloche se fait entendre à la CGT d'Engie: un communiqué des fédérations des Services publics, Métallurgie, Construction, Mines, Energie et Transports estime jeudi que l'avenir de Suez, ce n'est "ni Veolia et encore moins Ardian".
"On comprend que les salariés de Suez se bagarrent pour leur emploi, mais on estime qu'on a pas à prendre part à des problématiques d'OPA strictement financières", explique Damien Martinez. "La CGT confédérale milite pour un statut du travail salarié qui protège tant dans le privé que dans le public, quel que soit l'actionnaire".
L'administrateur salarié d'Engie (parrainé par la CGT) s'est prononcé contre l'OPA de Veolia lors du conseil d'administration d'Engie mercredi.
Les syndicats de Suez, qui manifestent depuis l'annonce le 30 août de l'offre de Veolia contre le projet, vont employer le délai de cinq jours accordé par le conseil d'administration d'Engie mercredi pour ranimer tous leurs soutiens, "parlementaires, politiques, élus locaux" selon M. Reinhold.
Les instances représentatives du personnel de Suez ont aussi réclamé en référé la suspension de l'offre d'Engie devant le tribunal de Paris, qui doit donner sa décision le 9 octobre.
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