Centrale à charbon de Saint-Avold: les syndicats inquiets avant la réouverture

Des syndicats de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) ont exprimé mercredi leurs inquiétudes sur le redémarrage du site prévu le 1er octobre, à l'issue d'une première journée d'un Comité social et économique (CSE) extraordinaire qui doit se poursuivre jeudi.

Convoqué dimanche, après la confirmation par le ministère de la Transition énergétique de la possible remise en route de la centrale l'hiver prochain "à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne" et des tensions sur le marché de l'énergie, la réunion a déjà duré près de huit heures mercredi.

Pour Jean-Pierre Damm, élu au CSE et délégué syndical FO, la direction de GazelEnergie, propriétaire de la centrale Émile Huchet, est restée "évasive" dans ses réponses, et a "chargé l'État" qui n'a toujours pas publié le nouveau décret de fonctionnement de la centrale.

En application de la loi énergie climat, une limite de production annuelle est fixée par décret par le ministère de la Transition énergétique pour les centrales à charbon. Emile Huchet avait pu ainsi fonctionner 1.600 heures de janvier à mars, dans un contexte d'indisponibilités imprévues d'une partie du parc nucléaire.

Le décret pour permettre le redémarrage de la centrale devrait toutefois être publié "dans les prochains jours", selon Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie.

Autre inquiétude du syndicaliste: les conditions de travail des salariés. Selon M. Damm, seule "une petite quarantaine de salariés seraient repris au lieu des 70 envisagés".

"On rappelle tous les salariés", a cependant insisté Camille Jaffrelo, ajoutant que "la grande majorité" des salariés "accepte de revenir".

Quant aux coûts de redémarrage, ils devraient atteindre 300 millions d'euros et comprennent notamment l'approvisionnement en charbon à hauteur "d'un peu plus de 200 millions d'euros", a précisé Mme Jaffrelo.

Un approvisionnement en charbon rendu plus coûteux et plus long avec la guerre en Ukraine: l'entreprise ne peut plus en acheter en Russie et en a donc d'ores et déjà commandé en Australie, en Amérique du Sud et en Afrique du Sud.

Ce coût comprend aussi la masse salariale, la taxe CO2 et des travaux de maintenance à hauteur "d'une dizaine de millions d'euros" qui commenceront en juillet, selon la direction.

"300 millions, c'est le prix de départ que met GazelEnergie sur la table pour redémarrer, c'est-à-dire avoir du charbon, une machine qui fonctionne" et des salariés, a souligné Camille Jaffrelo, selon qui la centrale sera bien prête à redémarrer le 1er octobre.

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