Centrale biomasse de Gardanne: lancement de l'enquête publique sur l'approvisionnement en bois

Une enquête publique interdépartementale portant sur l'impact environnemental de l'approvisionnement en bois de la centrale biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône), la plus grande de France, a débuté ce lundi et se tiendra jusqu'au 6 juin, a annoncé dans un communiqué son propriétaire, GazelEnergie.

Au terme de cette enquête publique complémentaire, qui couvre 324 communes réparties sur 16 départements et trois régions (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes), le préfet des Bouches-du-Rhône devra se prononcer sur l'autorisation d'exploitation du site, une ex-centrale à charbon en reconversion, dont l'activité a repris le 1er janvier.

La centrale de Provence, d'une puissance de 150 mégawatts, était à l'arrêt depuis plus d'un an après que GazelEnergie eut dénoncé son contrat avec l'Etat à l'automne 2023 en raison de la hausse des coûts de la biomasse.

Les deux parties avaient finalement trouvé un accord fin novembre 2024, lequel prévoit "une réduction par deux des volumes de production de la centrale, soit 4.000 heures par an et donc des volumes de biomasse associés à 450.000 tonnes", rappelle dans son communiqué GazelEnergie, filiale de l'entreprise EPH du tchèque Daniel Kretinsky.

En novembre 2023, la justice avait en outre donné un an à GazelEnergie pour réaliser une étude d'impact sur les effets indirects de son activité, notamment sur les forêts, à la suite d'une décision en ce sens du Conseil d'Etat, saisi par des associations environnementales.

La plus haute juridiction administrative du pays avait alors rappelé qu'un site industriel doit évaluer les effets directs mais aussi indirects de son installation sur l'environnement.

France Nature Environnement (FNE) Paca, une des associations plaignantes, estimait que l'exploitation du site "prévoit l'abattage de centaines de milliers d'arbres par an, leur transport sur plusieurs centaines de kilomètres, pour produire une électricité qui coûtera trois fois le prix du marché" --autant d'arguments réfutés par l'Etat notamment.

Pour satisfaire ses besoins en biomasse, estimés à 450.000 tonnes, la centrale prévoit d'utiliser "240.000 tonnes de plaquettes forestières (déchets de scieries) locales, 150.000 tonnes réceptionnées au port de Fos-sur-Mer dans le cadre d'un contrat de partenariat pour maintenir l'activité du terminal vraquier" et "60.000 tonnes de bois de seconde vie, type palettes, soit une division par deux des consommations totales par rapport à l'ancien contrat", souligne GazelEnergie.

L'entreprise précise que "les besoins d'approvisionnement locaux" de la centrale "ne représentent au maximum que 5% de la ressource disponible en bois exploitable techniquement et économiquement sur le périmètre d'approvisionnement", soit "la part du stock forestier qui peut être prélevée sans compromettre l'avenir des forêts" ni leurs "fonctions écologiques".

Quant aux "importations de bois", en provenance notamment d'Italie (4%), d'Espagne (66%) et du Brésil (30%), elles "concernent uniquement les plaquettes forestières certifiées durable", selon GazelEnergie.