CDIser les accompagnants à l'école? Guerre de positions à l'Assemblée

L'Assemblée nationale a donné un premier feu vert jeudi à un texte d'initiative socialiste pour lutter contre la précarité des 120.000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) et des 60.000 assistants d'éducation (AED) mais les oppositions partisanes d'une CDIsation immédiate, ont regretté un texte "vidé de sa substance".

Le groupe PS appuyé par LFI, les communistes, et les représentants de LR et de l'UDI, a en effet reproché à la majorité d'avoir dénaturé le texte lors de son passage en commission. Celui-ci prévoyait initialement une CDIsation immédiate des AESH et des AED avec en sus la possibilité pour ces personnels de l'Education nationale de toucher une prime spécifique quand ils exercent dans des établissements scolaires de l'enseignement prioritaire.

La majorité a gommé ces dispositions mais a proposé de renvoyer à un décret, la possibilité de CDIser les AESH au bout de trois ans et les AED au bout de six ans. Un "rendez-vous manqué" pour Elsa Faucillon (groupe démocrate et républicain) ou une politique des petits pas "pour améliorer et sécuriser" les conditions d'emploi des AESH et AED comme le prétend une députée LREM?

Ce sont des "avancées, qui mine de rien, sont importantes", a souligné la Modem Géraldine Bannier. "Nous n'avons pas à rougir", a abondé la marcheuse Jacqueline Dubois.

"Il y a quelques avancées mais quelle déception", lui a opposé l'UDI Béatrice Descamps soulignant la moyenne des rémunérations réelles des AESH plaçant ces personnels sous le seuil de pauvreté tandis que François Ruffin (LFI) faisait le réquisitoire de LREM, à coups d'amendements: "en quoi ce CDI a-t-il quelque chose d'inquiétant?", a répété le député de la Somme.

Quand la majorité voulait se prévaloir des avancées mises en oeuvre depuis 2017 au bénéfice de ces personnels, par exemple une revalorisation ou la fin du statut de contrat aidé, elle a été systématiquement renvoyée à son refus de CDIser ces professionnels dont une partie est actuellement mobilisée dans un mouvement de grève.

Sur fond de campagne présidentielle, cette proposition de loi a été débattue dans le cadre d'une journée consacrée aux députés socialistes.

En toute fin de soirée, le 6e et dernier texte proposé par le groupe PS et défendu par la députée Christine Pirès Beaune en faveur d'une réforme de la fiscalité sur les successions et les donations, a été rejeté par l'Assemblée.

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