Carburants d'aviation durables: le ministre des Transports veut pérenniser le financement public

Le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot a réitéré mercredi sa volonté de maintenir le financement public de la recherche aéronautique, notamment pour la filière des carburants d'aviation durables, l'une des principales pistes pour la décarbonation du secteur.

"Chaque année, il y a 300 millions d'euros qui sont donnés au Corac (Conseil pour la recherche aéronautique civile, NDLR), qui investit et fait des appels à projets sur différentes entreprises", a souligné le ministre lors d'un point presse au salon international de l'aéronautique du Bourget, dans le nord de Paris.

"Ces subventions devaient baisser et il y a eu une volonté politique de les prolonger, sur un temps long, parce que (...) la filière doit s'organiser et peut s'organiser à travers ces financements complémentaires", a-t-il dit.

"Je ne veux pas crier victoire trop tôt, on verra au moment du rendu du budget dans quelques mois, mais l'idée qui a peut-être germé dans la tête de certains, c'est de dire qu'on a une possibilité d'économie là. On est un certain nombre de ministres à dire +Non, on ne peut pas stopper la dynamique de la filière+", a-t-il insisté.

Le financement public de la recherche aéronautique a été rétabli pour 2025 à un niveau identique à celui de l'année dernière, avait déjà annoncé le gouvernement début avril, alors que la filière s'était alarmée d'un coup de rabot budgétaire.

Ce soutien, fléché vers le développement de technologies bas carbone pour l'aérien, s'effectue via le Conseil pour la recherche aéronautique civile, initialement doté de 300 millions d'euros par an entre 2024 et 2027.

"Les SAF (pour Sustainable aviation fuel, NDLR) aujourd'hui existent, mais c'est une part trop réduite, il faut augmenter cette part et travailler sur d'autres carburants décarbonés également", a ajouté le ministre.

Les SAF, élaborés à partir de biomasse, d'huiles usagées ou encore à base d'hydrogène produit grâce à de l'électricité décarbonée, représentent à ce stade le principal moyen pour le secteur aérien de réduire son empreinte carbone.

L'Union européenne impose aujourd'hui 2% d'incorporation de ces carburants dans le kérosène, avec un objectif de 6% en 2030 et progressivement jusqu'à 70% en 2050.