Carburant: possibilité de vente à perte "maintenue" (ministre)

Le gouvernement "maintient" le projet d'autoriser les distributeurs de carburant à vendre à perte, à indiqué mercredi le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, malgré l'apparent faible succès rencontré à ce stade auprès de ces derniers.

Cette possibilité, destinée à lutter contre l'envol des prix du carburant, "n'est pas une obligation", a relevé le ministre sur Sud Radio, alors que selon le Figaro les patrons de plusieurs grands groupes de distribution --les grandes surfaces qui gèrent environ la moitié des stations-service de France et sont concernés en priorité par la mesure-- ne comptent pas y avoir recours.

Quant à TotalEnergies, qui gère un tiers des stations du pays mais à qui le projet gouvernemental de revente à perte n'était pas destiné, son patron Patrick Pouyanné a dit mardi qu'il ne comptait pas descendre en dessous du plafond de 1,99 euro le litre de carburant qu'il a instauré cette année.

Le ministre a, lui, expliqué que le projet de loi auquel réfléchit le gouvernement pour une entrée en vigueur voulue en décembre revenait à dire "chiche!" aux distributeurs qui avaient récemment assuré ne pas pouvoir baisser beaucoup les prix du carburant faute d'être autorisés à vendre à perte.

"Ce que l'on veut c'est permettre à ceux qui peuvent le faire de le faire, opérations coup de poing, plafonnement, et pour ceux qui veulent, vente à perte", a indiqué le ministre, ajoutant : "On maintient la mesure".

Il a dit "tomber de sa chaise quand il entend que l'Etat se fait de l'argent" sur la hausse du prix du carburant, comparant la hausse de "2 milliards d'euros de TVA" qu'elle a engendrée aux "40 milliards dépensés par l'Etat cette année protéger les Français face à l'inflation et au prix du carburant".

"Ce n'est pas sérieux, Marine Le Pen", a lancé M. Cazenave à la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale qui prône une TVA à 5,5% sur le carburant.

Un fonds, d'un montant encore à l'étude, serait déboursé par l'Etat pour venir en aide aux petits distributeurs qui seraient très affectés par une concurrence qui vendrait à perte.

"Je préfère négocier avec les distributeurs que de demander au contribuable de financer une ristourne qui couterait 12 milliards d'euros", a lancé M. Cazenave.

Interrogé sur une reconduction en 2024 de la taxe sur les superprofits des pétroliers, le ministre a répondu que "tout est sur la table".

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