L'Organisation des transports routiers européens (Otre) a adressé mardi une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe, lui demandant de prendre en compte des revendications de la profession concernant la fiscalité sur le carburant et la transition énergétique.
L'organisation professionnelle souligne qu'elle n'appelle pas à rejoindre "aujourd'hui" le mouvement de contestation des "gilets jaunes", qui s'est cristallisé dans un premier temps autour des prix du carburant, laissant entendre qu'elle ne s'interdisait pas de changer de position à l'avenir, si ses revendications n'étaient pas entendues.
Dans cette lettre, la présidente de l'Otre Aline Mesples regrette au passage que les "véhicules de transport routiers de marchandises (soient) les cibles privilégiées des manifestants".
Sur le fond du sujet, Mme Mesples rappelle que son organisation tente d'alerter "depuis plusieurs mois" le gouvernement sur les "inquiétudes croissantes et convergentes de (ses) chefs d'entreprise".
Si elle dénonce un contexte de "dumping social et fiscal des pays d'Europe de l'Est et de la péninsule ibérique" qui risquent de perdurer, Aline Mesples dénonce également les "questions nationales de fiscalité du carburant, transition énergétique et financement des infrastructures (qui) constituent des sources de crispations pour (la) profession".
Parmi les diverses revendications, l'Otre demande notamment la "sécurisation du dispositif de remboursement partiel" de la taxe sur les produits pétroliers et "son élargissement aux activités de transport léger, y compris le transport routier sanitaire".
Le gouvernement réfléchit actuellement à la réduction de ce remboursement partiel -ce qui ne toucherait alors que les entreprises françaises- ou à la mise en place d'une vignette -dont pourraient être exonérées les entreprises nationales- pour tout véhicule de transport, afin de contribuer au financement des infrastructures de transports.
L'Otre demande également la mise en place d'un plan global d'aide à la transition écologique des transports routiers en y associant les constructeurs ainsi que les filières de distribution des carburants alternatifs.
L'Otre et que la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) avaient pris position lundi contre l'idée de rejoindre le mouvement des "gilets jaunes", appelant le gouvernement à dégager les routes.
Du côté des salariés, la fédération FO des transports et de la logistique, troisième organisation du secteur, a appelé mardi ses adhérents et sympathisant à rejoindre les "gilets jaunes", envisageant même de durcir le ton via un appel à la grève.
FO est le premier syndicat du secteur à appeler à la mobilisation en soutien des "gilets jaunes", mouvement qui se veut apolitique et qui est organisé en dehors des organisations syndicales.