"Difficile de faire classe avec ces températures": à Tours, où toutes les écoles seront fermées lundi et mardi après-midi pour cause de canicule, seuls huit élèves se sont présentés lundi matin dans un établissement de la ville et il faisait déjà 31°C à 8H00 dans les classes.
A ce stade, 200 écoles publiques font l'objet d'une fermeture partielle ou totale en France lors des prochains jours, sur un total d'environ 45.000 dans le pays, a indiqué dimanche soir la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne.
A Tours, comme dans une soixantaine de communes d'Indre-et-Loire, où le thermomètre devrait frôler, voire dépasser 40°C jusqu'à mercredi, les 58 écoles étaient encore ouvertes lundi dans la matinée.
Mais elles fermeront l'après-midi et les enfants devaient "être récupérés à 11H30 ou à 13H30 après le déjeuner, impérativement", selon des consignes de la ville.
"Des mesures palliatives" avaient été jusqu'à maintenant mises en place, selon le maire écologiste de la ville Emmanuel Denis: "On a arrosé les enfants pendant les récréations, mis des ventilateurs", a-t-il dit au micro de l'AFPTV.
Avec une trentaine de degrés déjà relevés dans quarante écoles la semaine dernière, "sans avoir atteint les pics de lundi et mardi", "on a pris cette décision", s'est justifié M. Denis.
Pour le directeur de l'école Vigny-Musset, Mathieu Lamonerie, "il est difficile de faire classe dans de bonnes conditions avec ces températures-là", a-t-il estimé, décrivant une école dite Pailleron, "assez vieille" et dont la façade est composée d'acier, d'aluminium et de verre.
Alors, tôt lundi matin, les parents semblaient avoir pris leurs dispositions pour s'organiser: seuls huit enfants, sur quelque 200 scolarisés, s'étaient présentés pour être accueillis.
Pour les autres écoliers en manque de solution, deux collèges et une école - rénovée avec du bois et de la paille et plus résistante face à la chaleur - ont été mobilisés.
- Borne et Bayrou invités -
"C'était compliqué, vraiment compliqué" de s'organiser, a regretté Gisèle, obligée de ne pas travailler pour rester avec sa fille, tout en estimant "comprendre" le choix de fermer l'école.
"S'il fait trop chaud, les enfants vont être énervés, surtout que ce n'est pas bon pour leur santé", a-t-elle poursuivi. Cette école est censée "avoir des travaux depuis longtemps, c'est mal isolé".
La municipalité évoque "120 millions d'euros investis dans les écoles publiques" et dans leur rénovation et promet "sept à huit établissements rénovés d'ici un an, un an et demi".
Mais il reste beaucoup à faire, admet-elle.
"On a des écoles particulièrement vétustes", a affirmé le maire Emmanuel Denis. Une vingtaine datant "du XXe siècle sont des passoires thermiques".
Mme Borne, qui avait évoqué des décisions "prises peut-être de façon unilatérale quelque part", s'était "étonnée de la situation à Tours", suggérant "un message politique du maire de Tours sur le dérèglement climatique".
Ce dernier a invité lundi Mme Borne et le Premier ministre, François Bayrou, à venir mercredi "faire le conseil des ministres dans une école de Tours" afin de "se rendre compte des conditions d'accueil dans nos écoles" et de "l'état bâtimentaire".
Jusqu'à mardi, 84 départements, où vivent près de 88% des Français, sont en vigilance orange pour canicule. Partout, sauf au bord de la Manche et des frontières belges, le thermomètre affichera plus de 34 degrés, et ira souvent jusqu'à 38 degrés, selon Météo-France.
La fédération de parents d'élèves FCPE avait demandé vendredi à Mme Borne de donner "d'urgence" des "consignes claires" aux personnels pour adapter l'accueil des élèves. Une grande partie du bâti scolaire "est inadaptée" aux fortes chaleurs, avait-elle souligné.
Selon les consignes rappelées dimanche par le ministère, les établissements scolaires doivent "adapter leur organisation et l'utilisation des lieux en fonction de l'exposition au soleil".