Canicule: nouvelle alerte d'EDF sur de possibles baisses de production nucléaire

Le groupe électricien français EDF a émis lundi un nouveau message annonçant de possibles restrictions de production dans son parc nucléaire, à partir du mardi 1e juillet, notamment sur le site de sa centrale de Saint-Alban (Isère), en raison des conséquences des fortes chaleurs sur la température des eaux du Rhône.

"En raison des prévisions de températures élevées du Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le parc de production nucléaire d'EDF à partir du mardi 1er juillet, et plus particulièrement le site" de la centrale "de Saint-Alban (Isère)" refroidie par le Rhône, a indiqué samedi EDF dans un message d'information.

Ces prévisions seront affinées à "J-1", a précisé EDF.

Méteo-France a décidé lundi du maintien de la vigilance orange "canicule" dans deux départements, le Rhône et l'Isère, comme depuis dimanche.

Jeudi, alors que la France faisait face à une vague de chaleur précoce, EDF avait émis le premier message d'alerte prévenant de possibles baisses de production, en particulier pour la centrale du Bugey (Ain). Finalement, aucune restriction n'a été engagée sur ce site lundi, la journée potentiellement concernée, a précisé EDF à l'AFP.

L'activité des centrales, qui pompent l'eau des rivières adjacentes (ou en mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude, est encadrée par des seuils d'échauffement et de débit de ces cours d'eau à ne pas dépasser. Ces seuils sont propres à chaque centrale et visent à protéger la faune et la flore.

Depuis plusieurs années, dans un contexte de réchauffement climatique, les sécheresses et canicules conduisent EDF, parfois dès juin, à ajuster sa production pour respecter ces limites de rejets thermiques.

Si les pertes sont relativement faibles, la puissance disponible mobilisable peut être amoindrie de manière importante lors d'épisodes de fortes chaleurs, selon un rapport de la Cour des comptes de 2023 sur l'adaptation au changement climatique du parc nucléaire.

Selon le groupe, depuis 2000, les pertes de production nucléaire pour des causes environnementales (température élevée et faible débit des fleuves) ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc nucléaire.

Lors de la canicule de 2003, les pertes de production avaient atteint 1,43% de la production nucléaire annuelle d'EDF. Les indisponibilités simultanées avaient atteint plus de 6 GW, soit près de 10% de la capacité nucléaire installée, selon le rapport de la Cour des comptes.