Canicule et sécheresse: la Garonne atteint son niveau d'alerte de façon précoce

Le niveau de la Garonne a atteint sa cote d'alerte et des lâchers d'eau sont imminents afin de soutenir le débit du fleuve, affecté de façon précoce par la sécheresse et la canicule, a annoncé jeudi l'Établissement public Garonne.

"C'est assez inquiétant de voir la vitesse à laquelle le niveau de la Garonne baisse. La semaine prochaine, on va effectuer les premiers lâchers d'eau, c'est un étiage plus précoce qu'en 2022. On a rarement vu des canicules aussi tôt", relève Jean-Michel Fabre, président de l'Établissement public Garonne, qui assure la gestion du fleuve, des Pyrénées à son embouchure.

En 2022, la France a connu une sécheresse historique et l'année 2025 s'annonce déjà problématique.

Aujourd'hui, "nous avons déjà neuf arrêtés préfectoraux de restrictions de niveau crise (le plus haut niveau), 5 d'alerte renforcée et 13 en alerte simple alors que l'été commence", observe Pierre-André Durand, préfet de bassin et préfet d'Occitanie.

La zone irriguée par l'Adour et la Garonne est le bassin fluvial le plus affecté par la sécheresse en France.

"Les deux châteaux d'eau du bassin, les Pyrénées et le Massif central ont beaucoup moins de neige", pointe Alain Rousset, président du Comité de bassin Adour-Garonne et président de la région Nouvelle Aquitaine.

"Avant, on avait de la neige qui fondait jusqu'à mi-juillet, ce qui assurait un étiage naturel. Cette année, début juin, la fonte était terminée", fait remarquer Elodie Galko, directrice de l'agence de l'eau Adour-Garonne.

Outre les questions de sécheresse, les chaleurs caniculaires du début d'été ont fait monter à 28°C la température de la Garonne, obligeant EDF à stopper un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Golfech, située dans le Tarn-et-Garonne, qui prélève de l'eau dans la Garonne pour assurer le refroidissement de ses unités de production.