Canicule: deux tiers de la France en vigilance orange, autoroutes bondées

Bouchons et canicule: la chaleur qui faisait suffoquer samedi les deux tiers de la France compliquait la vie des automobilistes en ce jour de grand "chassé-croisé" entre juillettistes et aoûtiens, classé noir dans le sens des départs.

Bison Futé faisait état de 670 km de bouchons vers 11h30. Comme prévu, les conditions de circulation étaient "extrêmement difficiles" pour ceux qui partent, et "difficiles" pour ceux qui rentrent.

Cela circulait mal en fin de matinée dans deux endroits habitués à ces bouchons, le contournement de Bordeaux et au sud et au sud-est de Lyon, mais aussi dans les environs de Clermont-Ferrand et d'Aix-en-Provence.

La forte chaleur a semble-t-il incité les vacanciers à partir tôt.

Les bouchons avaient "trois heures d'avance cette année, se formant dès 4 heures du matin", a indiqué à l'AFP Michael Mahler, un responsable de Vinci autoroutes sur l'aire de Saint-Rambert-d'Albon (Drôme) sur l'A7.

"Les gens qui viennent de région parisienne sont partis de très bonne heure, ils ont modifié les habitudes (...) Globalement les gens sont prévoyants. Nous leur rappelons de bien penser aux petits et aux plus âgés, de respecter plus qu'à l'accoutumée des pauses toutes les deux heures, de s'occuper aussi des voitures, qui souffrent aussi, en vérifiant la pression des pneus et le niveau d'huile", ajoutait-il.

Pas toujours simple de faire les pauses recommandées: l'aire d'autoroute de Toulouse-Sud sur l'A61 à Deyme était totalement bouchée à la mi-journée, avec de l'attente pour entrer et sortir, et une pénurie de stationnement.

Pour ceux qui restent au même endroit, que ce soit en vacances ou chez eux, les heures les plus chaudes auxquelles il est déconseillé de sortir s'étendent maintenant de 11h00 à 21h00, indique Météo-France.

La vigilance "orange" canicule concerne un nombre record de 67 départements, et les températures resteront brûlantes, avec seule la partie nord-ouest de l'Hexagone épargnée.

La nuit a été "très chaude", avec des températures "plus élevées que la nuit précédente", a écrit Météo-France dans son premier bulletin de la journée. Le thermomètre n'est pas descendu en-dessous de 30,3 degrés à Perpignan, ce qui pourrait être un record pour cette ville. Il a fait 24,3°C à Toulouse, 24,1°C à Lyon, ou encore 23,1°C à Paris.

- Quatre réacteurs arrêtés -

Météo-France avait ajouté vendredi après-midi la Charente-Maritime aux 66 départements déjà en vigilance orange depuis jeudi, égalant le record du 21 juin 2017 où 67 départements s'étaient retrouvés sur la carte vigilance au même moment.

Les températures maximales samedi atteindront 31 à 34°C dans le Nord-Ouest, là où il fera le moins chaud, mais 34 à 36°C sur le reste de la moitié nord, et 35 à 39°C sur la moitié sud, avec des pointes à 40°C en basse vallée du Rhône.

La chaleur devrait légèrement baisser dimanche, avant un "deuxième pic" lundi et mardi, mais "on est loin de la canicule de 2003", a ajouté Stéven Testelin.

À la gare Saint-Charles de Marseille, la chaleur était assommante dès le matin. Odile, éventail en main, attend son train pour Valence. "J'espère qu'il y aura la clim dans le train", lance la quadragénaire.

Après une semaine passée à Marseille, Clémence, vacancière belge sur le point de rejoindre son deuxième lieu de villégiature à Cannes, attend un TER, "prête à affronter la fournaise". "On est rodé. À l'aller dimanche dernier la climatisation de notre TGV Bruxelles-Marseille était en panne. Nous avons passé 7 heures à transpirer", raconte cette mère de famille, accompagnée de deux jeunes enfants.

Dans la gare la salle d'attente climatisée était prise d'assaut, tandis que d'autres voyageurs patientaient aux comptoirs des cafés, une boisson fraîche à la main.

Face à une situation tendue, la ministre de la Santé Agnès a repoussé son départ en vacances, et dimanche matin elle doit se rendre aux urgences pédiatriques de l'hôpital Necker à Paris, avant de faire dans l'après-midi un "point de situation nationale" pour la presse depuis le centre de crise de son ministère.

En raison des fortes chaleurs, EDF a stoppé samedi avant l'aube un quatrième réacteur nucléaire, en cessant la production sur l'un des deux de la centrale Fessenheim (Haut-Rhin). Deux autres sont à l'arrêt à Bugey (Ain), et un à Saint-Alban.

Bonne nouvelle en revanche pour les amateurs d'astronomie ayant été déçus par l'éclipse de Lune gâchée la semaine dernière par les orages et la pluie. Le ciel sera clair ce week-end pour la 28e édition des "Nuits des étoiles", dont la planète Mars, au plus près de la Terre, sera la vedette.

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