"Il y a des risques mais là, on n'a pas le choix" : comme Salem Sardji, venu de la région parisienne avec ses enfants, plusieurs milliers de personnes ont bravé mardi l'interdiction de baignade pour venir se rafraîchir dans un bras de la Loire près d'Orléans.
Sur une plage de l'île Charlemagne, plan d'eau aménagé réputé l'été, le thermomètre affiche 38°C en fin d'après-midi, alors que le Loiret a été placé en vigilance rouge canicule, comme 15 autres départements. La baignade n'y sera pourtant surveillée qu'à partir de samedi, faute de maître-nageur.
"On n'a pas d'autre possibilité pour s'organiser, au frais, sans clim. Il faut sortir un peu les enfants, surtout avec les écoles fermées", se justifie Amel, qui n'a pas souhaité donner son nom, venue de Paris en train pour profiter de l'eau fraîche et d'un air "un poil plus frais".
Alors face aux interdictions, elle espère que les autorités feront preuve de "compréhension" parce "qu'on a vraiment chaud".
Salem Sardji a fait plus de 1H30 depuis la région parisienne avec ses deux enfants pour trouver un peu de fraîcheur, loin des base nautiques et des piscines "surpeuplées" autour de Paris.
"Il y a des risques, forcément, mais là, on n'a pas le choix" pour permettre aux petits de se rafraîchir, dit-il. "On essaye de les encadrer au mieux, pour ne pas qu'ils aillent trop loin".
Un peu plus loin, au pied du poste de secours fermé sur lequel sont placardés de rares panneaux bariolés de la mention "baignade interdite", un groupe de jeunes amis a aussi multiplié les moments dans l'eau.
"L'interdiction ? On n'était même pas au courant. Et de toute façon, avec l'été et le monde dans l'eau, on a pensé que c'était +ok+", explique Thomas Enguix, la vingtaine, une bière à la main. "On est assez grands pour savoir faire la part des choses, on sait nager, donc je pense que ça va".
- "Comportements à risque" -
Des patrouilles de la police ont multiplié les rondes, s'arrêtant souvent pour échanger avec des adolescents. Et s'il n'était pas question d'amende, une partie du site a tout de même été interdite d'accès.
"Pour se rafraîchir, les gens vont moins se déplacer vers des zones de baignade sécurisée, comme les piscines par exemple, en allant au plus près", regrette auprès de l'AFP le capitaine Jérôme Gardia, du Sdis du Loiret, insistant sur le risque "d'hydrocution" que représentent aussi ces journées étouffantes couplées aux bains.
La Loire reste "imprévisible" avec "des fonds irréguliers et instables" qui rendent particulièrement dangereuses les baignades. "Les noyades sont régulières", rappelle-t-il.
A la plage l'île Charlemagne, où une fillette de cinq ans avait perdu la vie l'été dernier, la baignade deviendra autorisée à partir de samedi, et pour tout l'été. Une ouverture tardive, mais expliquée par des difficultés à recruter des sauveteurs, selon la métropole d'Orléans.