Les campings français ont attiré autant de visiteurs en 2024 qu'en 2023, notamment grâce aux touristes européens tandis que la fréquentation domestique a reculé, selon la fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) mardi.
Les campings ont totalisé près de 141,18 millions de nuitées en 2024, "soit une légère baisse de 0,35% après le record établi en 2023", a indiqué le président de la FNHPA, Nicolas Dayot, lors d'une conférence de presse.
Entre mai et août 2024, la fréquentation des touristes étrangers, notamment des voisins européens, a poursuivi sa progression (+4,6 %) tandis que la fréquentation domestique a légèrement reculé (moins de 1%).
La saison 2024 a été perturbée par la mauvaise météo, les élections législatives anticipées, des vacances scolaires tardives et une pression sur le pouvoir d'achat, selon la Fédération.
Pour 2025, la tendance s'annonce positive avec une légère hausse des réservations (+1% par rapport à 2024).
Point de vigilance toutefois: "l'Italie et Espagne continuent de bénéficier d'une croissance plus marquée que la France", souligne la fédération.
En outre, le secteur "subit les effets de la réduction des budgets des vacanciers" et la dépense moyenne "semble continuer de diminuer, avec les campings 3 étoiles et les emplacements nus qui paraissent être plus plébiscités, traduisant une attention accrue portée aux prix, notamment de la part des familles".
Certaines familles "ne partent plus trois semaines mais une semaine", note ainsi Nicolas Dayot.
"Lors de la crise économique de 2010, il y avait 54% des Français qui pouvaient mettre de l'argent de côté pour aller en vacances, l'an dernier il n'y en avait plus que 43%", a souligné Jérôme Fourquet de l'Ifop, qui présentait une étude sur les campings.
Parmi les projets de la fédération cette année: le développement de séjours destinés à l'accueil collectif de jeunes mineurs (colonies de vacances, centres de loisirs et classes vertes), en lien avec le ministère de l'Éducation nationale.
Sur une autre thématique, la fédération va présenter aux autorités un plan d'adaptation au changement climatique, "pour qu'à la fin du 21e siècle on ait autant de campings qu'aujourd'hui", selon Nicolas Dayot, qui estime que si rien n'est fait "ce sont 2.000 campings qui seront rayés de la carte" en raison de l'érosion côtière.
En vingt ans, "la France a perdu près de 1.600 campings, passant de plus de 9.000 terrains aménagés en 2000 à seulement 7.400 aujourd'hui, alors même que leur nombre est stable voire en augmentation ailleurs en Europe", indique la fédération.