Burkini à Grenoble: Rossignol (PS) accuse Piolle (EELV) de "polluer la campagne"

La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a accusé frontalement mercredi le maire de Grenoble (EELV) Eric Piolle de "polluer la campagne" des élections législatives, après avoir relancé la controverse sur le burkini, y voyant "une victoire des intégristes".

"Quel crétin à tous points de vue !" s'est indignée sur France 2 la parlementaire, qui soutient, comme Eric Piolle, l'accord de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), et espère qu'il y aura "beaucoup de députés socialistes élus" les 12 et 19 juin.

"D'habitude on dit que l'extrême droite apporte dans les campagnes électorales, le burkini, la burqa, le voile, et on pense que ça pollue le débat politique, cette fois-ci, ça ne vient pas de l'extrême droite, ça vient d'un maire écolo de Grenoble, sur le timing, je suis sidérée, ça pollue la campagne, et puis sur le fond, il a tort", a expliqué Mme Rossignol, qui avait d'abord soutenu la candidature d'Arnaud Montebourg à la présidentielle avant de rallier celle d'Anne Hidalgo.

Le conseil municipal de Grenoble a donné son feu vert lundi au port du burkini dans les piscines municipales, après un vote serré sur un thème clivant, au coeur d'une polémique nationale depuis des semaines.

Le maire écologiste Eric Piolle, à la tête d'une large coalition de gauche, a réussi à rassembler le nombre de voix nécessaires bien que 13 membres de sa propre majorité se soient déclarés "en désaccord" et se soient désolidarisés pour ce vote très sensible.

Selon Mme Rossignol, Piolle "est tombé dans un piège avec visiblement un grand bonheur" en cédant "aux revendications religieuses, politiques qui émanent d'associations ou de groupes assez minoritaires dans la religion" et "c'est une victoire des intégristes".

"La République doit résister aux revendications religieuses parce que c'est sans fin et ça vise à la déstabiliser", a mis en garde la sénatrice de l'Oise, soulignant que ces associations "ont un agenda, aujourd'hui le burkini, ensuite il y a l'abrogation de la loi de 2004 sur le foulard à l'école, enfin l'obligation de neutralité des fonctionnaires".

Selon elle, "il y a un déni de ce qu'est l'offensive religieuse dans ce pays" et "c'est un débat qui est dans la gauche, il faut le purger à un moment donné ou à un autre, et là, ça n'aide pas".

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