Bure: réunion à Paris, les opposants dénoncent une fausse concertation

Le gouvernement réunit mercredi à Paris des élus locaux et acteurs concernés par le projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse), les opposants dénonçant "un simulacre de démocratie" et un "appel illusoire" à dialoguer.

Ce "comité de haut niveau", prévu dans l'après-midi au ministère de la Transition écologique sous la présidence du secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu, vise à "définir le projet de territoire associé au projet", c'est à dire les apports du projet à la région.

Il doit se réunir deux fois par an, alternativement sur place (Meuse et Haute-Marne) et à Paris, et rassembler des élus locaux, parlementaires, producteurs de déchets - EDF, Orano (ex-Areva), CEA - et l'Andra, l'agence porteuse du projet Cigeo qui vise à enfouir 500 m sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du pays.

Une dizaine d'associations, dont France Nature Environnement, principale fédération environnementale de France, et le Réseau Sortir du nucléaire, ont dénoncé "l'actuelle radicalisation des pouvoirs publics et leur illusoire appel à dialoguer".

Le site, occupé depuis l'été 2016 par une quinzaine de personnes, a été évacué le 22 février à l'aube par 500 gendarmes. Le week-end dernier, des manifestations, interdites par la préfecture, ont été émaillées d'affrontements avec les forces de l'ordre.

Les associations, qui précisent ne pas être invitées au Comité de mercredi, "refusent la concertation à la française, qui arrive... quand tout est décidé".

Dans leur communiqué commun, elles déplorent "la tentative" du gouvernement "d'opérer un tri entre opposants +légaux+ et opposants +radicaux+", ce qui "ne fait que creuser le fossé qui nous sépare de nos responsables politiques".

"On ne fait pas de concertation en expulsant des opposants", dit Charlotte Mijeon, de Sortir du Nucléaire, dénonçant un "simulacre de démocratie" et regrettant que des élus locaux "voient les retombées économiques à court terme, et pas les risques; c'est triste et révoltant".

Le site de Bure, choisi en 1998 et vaste de 221 hectares, accueille un laboratoire d'études souterrain. La demande d'autorisation formelle de création du centre de stockage doit être déposée en 2019, avant le début des travaux en 2022, le démarrage d'une phase pilote en 2025 et l'arrivée des premiers déchets radioactifs à horizon 2030/35.

En janvier, l'Autorité de sûreté nucléaire a jugé le projet bien avancé mais aussi émis des réserves concernant certains déchets inflammables, demandant à l'Andra de revoir sa copie sous peine de ne pas autoriser l'enfouissement.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.