Bure: Hamon dénonce l'utilisation de "la force", Carvounas (PS), lui, approuve

L'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a dénoncé jeudi l'utilisation de "la force plutôt que le dialogue" par le ministre de l'Intérieur, en réaction à l'évacuation des opposants au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure.

"Moi je ne crédite pas le gouvernement d'un quelconque bon point, parce qu'il utilise la force" a-t-il déclaré au micro de franceinfo. "C'est la méthode Gérard Collomb : on l'aurait écouté, il aurait fait la même chose à Notre-Dame-des-Landes. Fort heureusement, personne ne l'a écouté, donc il se rattrape sur Bure en quelque sorte".

"Je pense qu'il vaut mieux surtout entrer en dialogue et notamment s'intéresser à ce que pensent aussi les habitants de ce territoire", a ajouté le fondateur de Générations.

Luc Carvounas, candidat au poste de premier secrétaire du PS, a lui exprimé une position diamétralement opposée. "Moi, je suis pour que les décisions de justice soient appliquées et applicables", a déclaré le député du Val-de-Marne, invité de l'émission "Questions d'info" LCP-Le Point-AFP.

"Je rappelle quand même que celles et ceux qui sont en train d'être évacués ou qui ont été évacués ce matin correspondent à des activités, ce sont les mêmes qui ont mis à feu et à sang la ville de Nantes au moment de Notre-Dame-des-Landes, et ils sont dans une forêt de plus de 200 hectares", a ajouté M. Carvounas.

Pour Benoît Hamon, "il y a des alternatives qui existent". "Dès lors que ces alternatives existent, dès lors que la population vit assez mal le fait que demain on va vivre au-dessus de déchets nucléaires, la solution préférable eut été le dialogue".

Interrogé sur la possible constitution d'une ZAD à Bure, Benoît Hamon a répondu : "Il n'y a pas des ZAD qui poussent comme des champignons en France, donc on est toujours sur le registre un peu martial, classique du ministre de l'Intérieur".

"Ce qui est important, c'est qu'on arrive à savoir si oui ou non il est raisonnable d'enfouir des déchets nucléaires là-bas", a-t-il ajouté, mentionnant un "rapport qui a pointé les risques qui existaient sur ce site".

Les députés de La France insoumise "s'insurgent" également contre cette expulsion. Caroline Fiat, députée LFI de Meurthe-et-Moselle, s'est rendue sur le site jeudi après-midi.

"Le gouvernement souhaite y implanter une poubelle nucléaire, alors même que le dernier avis de l'ASN fait état de manquements à la sûreté et à la sécurité. Voilà le vrai visage du gouvernement, et de sa conception de la concertation et du dialogue: des élus dont on achète les consciences, un projet imposé par la force, des militants violentés. Où étaient les défenseurs de la légalité lorsque l'Andra a commencé les travaux en toute illégalité ?", s'interrogent-ils dans un communiqué.

Les élus LFI dénoncent "l'escalade de la répression contre les militants, au mépris de la démocratie" et "apportent leur soutien aux citoyens et aux associations qui défendent l'intérêt général environnemental". "Nous demandons que les alternatives portées de manière raisonnable soient étudiées et un moratoire sur le projet alors que des recours juridiques sont encore en cours", a ajouté LFI, qui a annoncé qu'elle serait "présente aux différents rassemblements devant les préfectures (jeudi) à 18h".

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