Le gouvernement prévoit à nouveau de raboter fortement le "fonds vert", destiné à financer la transition écologique des collectivités, avec une coupe attendue de 500 millions d'euros en 2026, selon le projet de budget communiqué mardi.
Lancé en 2022, ce fonds dit "d'accélération de la transition écologique dans les territoires", exclusivement dédié aux projets d'adaptation au changement climatique des collectivités locales, ne cesse de voir son montant évoluer au gré des changements de gouvernement.
Initialement doté d'un budget d'1,5 milliard d'euros, avant d'être porté à 2 milliards, puis 2,5 milliards d'euros, il avait fini par être amputé d'1,35 milliard d'euros en 2025.
En 2026, le gouvernement prévoit de réduire à nouveau fortement l'enveloppe des autorisations d'engagement, pourtant très appréciée des collectivités, qui passerait d'1,15 milliard d'euros à 650 millions dans le projet de loi de finances concocté par le gouvernement de Sébastien Lecornu.
Les crédits de paiement sont également en baisse de 39 millions d'euros.
"Une autorisation d'engagement, ce sont les nouveaux projets que peuvent financer les collectivités. Baisser ces montants en les indexant par exemple sur le cycle municipal n'a pas de cohérence car cela signifie que les collectivités vont financer presque deux fois moins d'opérations l'an prochain dans un moment où il faut accélérer", observe François Thomazeau, directeur de programme à l'institut I4CE. Pour lui, le gouvernement "dépriorise le sujet de la transition".
"Ce fonds a été créé pour envoyer le signal aux collectivités que l'Etat soutenait leurs efforts en matière de décarbonation et d'adaptation aux impacts du changement climatique", ajoute-t-il en soulignant que "même les enveloppes consacrées à la décarbonation sont très fortement touchées".
En mars 2025, le ministère de la Transition écologique qualifiait pourtant encore ce fonds sur son site internet d'"outil essentiel de financement de la transition écologique dans les territoires".