Budget: pour Coquerel (LFI), "il faudrait beaucoup plus sur la transition écologique et le logement"

"Le budget ne répond pas aux besoins du moment. Il faudrait beaucoup plus sur la transition écologique et le logement", a réagi mercredi à l'Assemblée le président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel, après la présentation du projet de loi de finances 2024.

"C'est un budget qui table sur une croissance qui ne sera à mon avis pas au rendez-vous de 1,4%", a estimé l'Insoumis, interrogé par l'AFP après la présentation du projet de budget 2024 en Conseil des ministres.

Aux yeux de cet élu, "c'est un budget qui ne répond pas aux besoins du moment, il faudrait beaucoup plus sur la transition écologique, beaucoup plus sur la question du logement qui est une implosion sociale totale, sur la santé, l'éducation. Pour ça, il faudrait avoir le courage d'aller toucher aux recettes, et à ceux qui ont eu des cadeaux fiscaux depuis cinq ans".

"Les baisses de dépenses publiques qui sont mises sur le papier vont d'une manière ou d'une autre grever le pouvoir d'achat des Français, des plus défavorisés, notamment la fin du bouclier énergétique", a dénoncé le député de Seine-Saint-Denis.

"Ils (les macronistes) n'ont pas pu aller jusqu'au bout de leur logique, parce que ce qui a permis à la France de ne pas rentrer en récession, c'est la dépense publique. Ils sont coincés entre une affirmation macroéconomique de la politique de l'offre, de la compétitivité et la réalité qui les rattrape", a-t-il conclu.

Le groupe PS à l'Assemblée a de son côté dénoncé un budget qui signe le "retour de l'austérité", et un débat verrouillé par l'"averse de 49.3" qui s'annonce. Il appelle dans un document de quatre pages à "mettre fin aux baisses d'impôts (...) au bénéfice des grandes entreprises et des plus aisés".

Souhaitant un "renforcement de la progressivité de l'impôt", il veut aussi une révision des "niches fiscales et sociales à destination des grandes entreprises et des hauts salaires". Il appelle comme LFI à accentuer l'effort sur la transition écologique, et veut "un plan d'urgence pour l'hôpital public de 17 milliards sur 3 ans et une loi grand âge mobilisant 10 milliards à l'horizon 2030".

Le gouvernement est confronté à une équation difficile dans son projet de budget 2024 pour tenter de trouver l'équilibre entre le désendettement de la France, la lutte contre l'inflation et les investissements dans la transition énergétique.

Faute de majorité absolue à l'Assemblée, l'exécutif pourrait de nouveau se résoudre à une adoption sans vote en recourant, comme l'an dernier, à l'article 49-3 de la Constitution.