Budget: Macron critique ceux qui empêchent les "champions" d'avancer

Le président Emmanuel Macron a fustigé mardi ceux qui empêchent les "champions d'aller conquérir de nouveaux marchés", dans une allusion à peine voilée au vote de plusieurs amendements taxant les multinationales lors de la discussion budgétaire en cours à l'Assemblée nationale.

"On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d'aller conquérir de nouveaux marchés", a déclaré le chef de l'Etat à la vingtième édition des Assises de l'économie de la mer qui se déroulent à La Rochelle.

"Vous le savez ici, vous qui avez des champions dans le nautisme, des champions dans le vélique, des champions dans le fret, etc., etc. Et donc on va continuer d'avancer sur cette même ambition", a-t-il complété.

"A chaque fois qu'on a voulu expliquer à la France (...) qu'il fallait se replier et ne plus vouloir le grand large, on s'est trompé", a-t-il encore estimé plus tard dans son discours.

Dans une alliance gauche et Rassemblement national, l'Assemblée a voté la semaine dernière plusieurs amendements augmentant les prélèvements sur les multinationales. La gauche réclame par ailleurs de s'attaquer aux aides de l'Etat sur les grandes entreprises pour faire des économies et réduire le déficit public.

Emmanuel Macron a également vivement défendu l'éolien en mer, "une énergie renouvelable abondante et qui participe de notre stratégie de décarbonation".

"J'ai vu beaucoup de combats que je pensais avoir réussi à écarter ces derniers temps resurgir, c'est un très mauvais combat que d'opposer le renouvelable au nucléaire", a-t-il lancé en référence notamment aux positions de LR et du RN sur cette question.

"Il faut là aussi, pardon de défendre une vieille conviction, un +en même temps+ qui marche", a-t-il insisté.

Le Rassemblement national et la droite ont tenté d'imposer un moratoire sur les nouvelles installations éoliennes et solaires, finalement rejeté par l'Assemblée nationale en juin, et le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a lui aussi prôné un tel moratoire.

"Nous mettrons en oeuvre ce qui est prévu dans la Loi de programmation militaire et les +surmarches+", l'effort supplémentaire annoncé en juillet, a poursuivi le président, en évoquant notamment "la transformation de la dronisation".

"Je souhaite que les budgets prévus soient bien dégagés car nous ne pouvons pas laisser nos industriels sans soutien financier", a-t-il tancé.

Très discret sur la scène intérieure, Emmanuel Macron est de retour sur le terrain avec un déplacement mardi en Charente-Maritime consacré à la mer, un de ses sujets de prédilection, de la décarbonation du fret maritime à la lutte contre la flotte fantôme de pétroliers mise en place par la Russie pour contourner les sanctions induites par la guerre en Ukraine.

Il doit ensuite débattre avec des collégiens et des lycéens de Rochefort sur les effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes.