Budget : Horizons met la pression pour baisser les impôts des classes moyennes

Le groupe Horizons, membre du camp présidentiel à l'Assemblée, va pousser des propositions lors de l'examen du Budget 2024 pour "tenir les promesses de baisse d'impôt des classes moyennes", a annoncé jeudi son président Laurent Marcangeli.

"Un étau est en train de pressuriser les classes moyennes et populaires. En dépit des efforts réalisés depuis 2017 avec 25 milliards de baisses d'impôts sur les ménages, cet étau se resserre avec l'inflation", estime le député de Corse-du-Sud dans un entretien aux Echos.

Les députés du parti d'Edouard Philippe vont notamment déposer un amendement lors des débats sur le projet de loi de Finances 2024 pour "une baisse de l'impôt sur le revenu en supprimant l'assujettissement d'une partie de la CSG".

"Autrement dit, supprimer l'impôt sur l'impôt. Il faut que le travail paie davantage, et ce, dès 2024", insiste Laurent Marcangeli, qui estime que la mesure "pourrait bénéficier à un peu plus de 10 millions de foyers, pour un coût de 3 à 5 milliards d'euros".

Pour financer la mesure, il propose la taxation de certains profits excédentaires d'énergéticiens "lorsque les cours des marchés s'envolent", une piste également évoquée par le gouvernement.

Il propose également de moduler la revalorisation prévue des retraites au 1er janvier (+5,2%), en n'augmentant les retraites "les plus élevées" que de "4,8%, comme l'impôt sur le revenu".

"Cette contribution de solidarité intergénérationnelle financerait nos mesures", justifie le président de groupe, qui estime aussi que l'on peut aller chercher "entre 2 et 3 milliards d'euros", dans la lutte contre la fraude en matière de rénovation énergétique.

Face à la crise du logement, le député propose de "revoir le barème des plus-values foncières et immobilières", d'"élargir les conditions d'octroi du prêt à taux zéro", mais aussi de revoir la fiscalité locative en fonction de la "durée" et de la "zone".

"Mais le gouvernement ne pourra pas faire l'impasse d'une grande loi logement", prévient-il.

Reste à savoir si le gouvernement retiendra ces propositions dans son budget, qui est promis à une adoption au 49.3.

Le patron des députés Horizons a également défendu les réticences formulées par Edouard Philippe à l'interdiction en 2025 de louer certains logements trop mal isolés, une mesure pourtant issue de la loi Climat et Résilience 2021, à l'initiative du gouvernement.

"Nous ne remettons pas en cause l'idée mais le calendrier : on ne réussira pas dans notre ambition écologique sans emmener le gros des troupes avec nous", a insisté M. Marcangeli.