La création d'un nouveau congé de naissance, permettant aux parents de prendre jusqu'à deux mois supplémentaires chacun pour accueillir leur enfant, est inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté mardi par le gouvernement.
Le montant de l'indemnisation de ce congé, qui s'ajoute aux congés maternité (seize semaines) et paternité (28 jours) existants, sera précisé par décret dans un second temps.
"Chaque parent pourra prendre le congé simultanément ou en alternance avec l'autre, d'où la possibilité d'ajouter jusqu'à quatre mois" pour garder ses enfants, peut-on lire dans le projet présenté par le gouvernement.
Annoncée en janvier 2024 par le président Emmanuel Macron en vue d'un "réarmement démographique" face à la baisse de la natalité, la mise en place de ce congé de naissance avait été suspendue à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale en juin de la même année.
Le gouvernement envisageait initialement de remplacer le congé parental par ce nouveau congé de naissance avant de faire marche arrière.
Des travaux vont être menés pour réformer le congé parental existant, de moins en moins utilisé, précise le PLFSS, mais sa réduction ou sa disparition reste "difficilement envisageable à court terme" au vu "des tensions qui pèsent aujourd'hui sur les modes de garde".
Concernant l'indemnisation du congé de naissance, la ministre déléguée chargée de l'Égalité femme-hommes Aurore Bergé a assuré à plusieurs reprises qu'il serait mieux indemnisé que le congé parental actuel. Ce dernier, qui peut être pris à temps plein ou partiel jusqu'au trois ans de l'enfant, permet de toucher environ 400 euros mensuels.
Un congé "plus court mais bien mieux indemnisé" est une "mesure de liberté, d'égalité et de justice sociale", s'est félicitée mardi Aurore Bergé qui avait proposé cette mesure en juillet 2023 en prenant ses fonctions de ministre des Familles.
"C'est une véritable avancée, c'est une mesure que nous appelions de nos voeux depuis plus de dix ans", a réagi auprès de l'AFP Bernard Tranchand, président de l'Union nationale des associations familiales (Unaf).
"C'est une nécessité pour le bien-être des enfants comme pour le bien-être des parents, d'avoir, dans les premiers moments de la vie de l'enfant, la possibilité de s'arrêter", a-t-il ajouté.
Or "le congé parental actuel ne permet pas à des personnes, à des couples, de s'arrêter, étant donné son montant insuffisamment élevé", a-t-il déploré.