Les ministres chargés du Budget poursuivent jusqu'au dernier moment leurs échanges avec les groupes politiques du Parlement, avant la réunion jeudi de la commission mixte paritaire (CMP) qui étudiera le texte issu du Sénat, a indiqué Bercy lundi.
Les ministres de l'Économie Éric Lombard et des Comptes publics Amélie de Montchalin enchaînent les rendez-vous dont lundi soir avec les députés et sénateurs du socle commun (EPR, LR, Horizons, Modem).
Mais aussi "avec les partis d'opposition qui sont dans une logique de construction en vue de l'adoption d'un budget, d'une non-censure et donc de la stabilité politique", selon la même source.
Ainsi, les socialistes ont été reçus ce week-end, les écologistes le week-end précédent, les communistes le seront mardi à 08H00.
Le groupe LFI, pour sa part, n'a pas souhaité participer à ces discussions, mais le président LFI de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel, sera reçu mardi à 10h00.
Quant au RN, qui était venu à Bercy début janvier à de premières réunions de "construction du budget" avec les autres partis - sauf LFI, mais déjà avec M. Coquerel - "il n'a pas manifesté de volonté de nous revoir mais nous sommes à sa disposition", indique Bercy.
Les discussions se déroulent à un niveau qualifié "d'actif", en présentiel au ministère, par téléphone entre ministres et représentants des forces politiques, ou au niveau technique, impliquant alors les membres des cabinets ministériels.
En l'absence de parti majoritaire à l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou a choisi le "compromis" pour construire le budget, après la censure du gouvernement Barnier, le 4 décembre.
Il s'agit de donner suffisamment de gages à l'opposition, tout en respectant les desiderata du socle commun, pour éviter une nouvelle censure.
Dimanche, Mme de Montchalin a reconnu, sur BFMTV, que la copie issue du Sénat, qui comprend de multiples coupes budgétaires, "remplit la condition de réduire le déficit, de faire des économies mais manifestement pas celle d'être le budget du compromis".
Elle a énoncé diverses mesures réclamées par la gauche qui devraient y figurer, selon elle, et seraient moins onéreuses, à son avis, que les "100 millions d'euros" que coûterait chaque jour passé sans budget.
Si la CMP, composée de sept sénateurs et sept députés, où le socle commun est majoritaire, trouve un compromis sur le texte, le projet issu de la réunion pourrait être soumis à l'Assemblée nationale dans la semaine du 3 février.