Le projet de budget pour 2025, présenté jeudi soir et marqué par des économies massives, est jugé "d'austérité" par la gauche mais manquant de "rupture" pour l'extrême droite.
Pour l'insoumis Eric Coquerel, président de la commission des finances, il s'agit d'un "budget de super austérité", qui est "sombre pour les Français, particulièrement les classes moyennes et les classes défavorisées".
Il a salué, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, la "hausse de 2 milliards" des impôts sur les très hauts revenus, mais déploré "une hausse minimum de 3 milliards sur l'énergie qui va toucher et impacter tous les Français".
Il a jugé en outre "insupportables" les baisses prévues sur l'écologie, l'éducation nationale et la santé", promettant de "transformer entièrement" le texte en commission.
Le député socialiste Philippe Brun, vice-président de la même commission, a lui aussi dénoncé un projet "d'austérité avec des coupes claires dans les budgets les plus importants de nos services publics".
"Il ne faut surtout pas retomber dans la spirale de l'austérité qui va casser la croissance, détruire des emplois, détruire notre économie", a-t-il prévenu.
Il a aussi jugé "injustifiables et inacceptables" certaines hausses d'impôts comme celles sur l'électricité. C'est un budget "où en fait on prend aux pauvres pour donner aux riches".
Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, estime, de son côté, ne "pas voir de rupture avec la mauvaise gestion des 50 dernières années".
En outre, "l'effort est très mal réparti", selon lui, "puisqu'on identifie au moins 7 milliards d'euros sur les classes moyennes et populaires et seulement 2 milliards d'euros sur les plus privilégiés. Et ça, pour nous, c'est inacceptable".
A l'inverse, le groupe des députés MoDem, partenaire du gouvernement, s'est dit dans un communiqué prêt à s'engager dans le débat budgétaire "avec un esprit constructif".
Mais il a demandé que ces "mesures conjoncturelles" soient "accompagnées" par "davantage de réformes structurelles".
Il a promis de proposer des amendements visant à réduire les "situations de rente" et les "effets d'aubaine" au nom de la "justice fiscale". Il a demandé également que les mesures soient "circonscrites dans le temps (...)".
Le député (Liot) de Guadeloupe Olivier Serva juge, lui, "inenvisageable" une baisse du budget pour les territoires d'outremer.
"Le budget des outre-mer est réduit de 10%, c'est inenvisageable pour notre groupe", "c'est scandaleux dans une situation où la Martinique est à feu et à sang", a-t-il réagi.