Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé jeudi "maladroite" la campagne de l'Ademe visant à inciter les consommateurs à ne plus acheter de neuf, au profit du recyclé.
La campagne de l'agence de la transition écologique, qui met en scène des "dévendeurs" au lieu de vendeurs, a été très critiquée par l'Alliance du Commerce, à la veille du Black Friday, et par l'organisation patronale CPME, qui craignent son effet sur le commerce de fin d'année.
M. Le Maire a considéré sur Franceinfo que la campagne "n'était pas très sympa" pour les vendeurs, dont elle semble se moquer, "même indirectement".
Surtout, a-t-il estimé "avec franchise et sincérité", c'est maladroit "vis-à-vis du commerce, surtout le commerce physique qui se bat et que nous soutenons, particulièrement en centre-ville".
Pour lui, "c'est une façon de faire la promotion indirecte du commerce dématérialisé sur les plateformes", et c'est "regrettable".
"Je crois profondément à la sobriété mais pas en prenant les vendeurs ou les commerces physiques comme cibles, et pas en culpabilisant", a ajouté M. Le Maire.
Il a cité en exemple la campagne lancée l'an dernier par sa collègue Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, pour inciter aux économies d'énergie.
On disait "+voilà des solutions, des recommandations+, et ça a très bien marché", a-t-il affirmé, en "recommandant la même voie sur la consommation de vêtements et de produits électro-ménagers".
Pour sa part, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait relayé un des quatre spots de la campagne de l'Ademe sur son compte X, en considérant plutôt que "cette campagne sur la sobriété, ce n'est pas dire +acheter, c'est mal+. C'est dire, +acheter, ce n'est pas la seule solution+".
Bruno Le Maire était accompagné lors de son interview sur Franceinfo par un jeune homme malvoyant, Raphaël, futur avocat, qui le suivra tout au long de sa journée de ministre dans le cadre du Duoday, journée nationale de découverte du monde du travail par les personnes en situation de handicap.
"Améliorer le modèle social c'est aussi se battre pour l'inclusion la plus large possible de tous nos compatriotes dans nos vies quotidiennes", selon le ministre.