À Briançon, un nouveau refuge pour accueillir les migrants

L'association Refuges Solidaires, qui accueille à Briançon les migrants venant de la frontière italienne, prend ses quartiers mercredi dans de nouveaux locaux fraîchement rénovés, après quatre ans passés dans un lieu vétuste qu'ils devaient quitter sur injonction de la mairie.

Pilier de l'accueil temporaire des personnes qui arrivent d'Italie par le col de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, l'association a indiqué à l'AFP avoir obtenu mardi l'autorisation d'emménager aux Terrasses Solidaires, plus haut dans Briançon.

Dans ce "tiers-lieu", également dédié à d'autres activités de l'économie sociale et solidaire, le chantier de réhabilitation a été hâté afin de pouvoir prendre la suite au plus vite des anciens locaux du Refuge.

Ce bâtiment délabré, propriété de l'intercommunalité, a "accueilli, nourri, logé, écouté, soigné depuis 2017 près de 15.000 exilés", en grande partie illégaux, affirme Refuges Solidaires sur sa page Facebook.

Les migrants restent et se reposent un, deux, trois jours avant de repartir, souvent pour Paris ou Calais.

"A Briançon, la solidarité a déplacé les montagnes, les bénévoles d'ici et d'ailleurs ont permis à ce lieu d'exister, de vivre," salue l'association.

"Il y a deux douches, deux toilettes... pour 100 personnes, c'est un peu juste", se désolait mi-août Philippe Wyon, porte-parole de l'association, qui avait alors fermé symboliquement le lieu pour interpeller les pouvoirs publics dont ils réclament le soutien.

Le maire de Briançon avait demandé en août 2020 d'évacuer ces locaux sous trois mois, après l'arrivée à échéance d'une convention d'occupation. Au printemps, l'association est parvenue, avec l'aide de donateurs privés, à acheter les nouveaux locaux.

Une "satisfaction" pour le maire Arnaud Murgia, qui évoque auprès de l'AFP un projet "qui a l'air sérieux". Même si dans une tribune publiée mardi soir par le Figaro, le maire Les Républicains (LR) fait part de son "inquiétude" quant à l'arrivée de davantage de migrants afghans, à la suite de la prise de pouvoir des talibans.

L'année passée, les Afghans sont devenus la première nationalité parmi les migrants refoulés par la police à la frontière franco-italienne de Montgenèvre, auparavant davantage fréquentée par les migrants venus d'Afrique subsaharienne. Depuis janvier 2021, les Afghans représentent 38% des 1.900 non-admissions à la frontière, les Iraniens 14%, a indiqué la préfecture des Hautes-Alpes à l'AFP.

M. Murgia réclame "une refonte globale du droit d'asile" afin que "l'accès au sol européen et le maintien sur le territoire français soient réellement assortis de contraintes et de règles réelles, applicables et appliquées."