De brèves échauffourées, avec utilisation de gaz lacrymogènes, ont eu lieu samedi en milieu de journée à Strasbourg, lorsque quelques "gilets jaunes" ont tenté de quitter le trajet prévu de la manifestation, a constaté un photographe de l'AFP.
Partis en fin de matinée du Palais des droits de l'Homme dans le nord de la ville, le cortège de "gilets jaunes", rassemblant environ 500 personnes selon les organisateurs et la police, a pris la direction de la place de la République, aux abords du centre-ville, où un autre rassemblement est prévu en début d'après-midi.
Alors que quelques manifestants ont cherché à prendre un autre chemin en direction du marché de Noël, qui occupe entièrement l'île centrale de Strasbourg, ils se sont faits refouler par les forces de l'ordre et des gaz lacrymogènes et matraques ont été utilisés pendant quelques minutes. Le cortège a ensuite repris la direction de la place de la République.
Venus protester contre la politique du gouvernement, le demi-millier de "gilets jaunes", d'âges très variés, s'était d'abord rassemblé, sans incident, devant le Palais des droits de l'Homme qui abrite la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Affirmant être là car "les droits de l'Homme sont bafoués" et allongés le temps d'une photo devant la barrière de la Cour, à laquelle une banderole "La France d'en bas contre la France d'en haut" était accrochée, les manifestants ont scandé "Macron démission!".
"Il y a trop de taxes! L'État se permet des choses faramineuses et nous, il faut qu'on regarde tout à chaque fin de mois", a critiqué auprès de l'AFP Gaspard, 58 ans, chauffeur habitant à Brumath, qui participe pour la deuxième fois à une manifestation des "gilets jaunes", car "en semaine, (il) travaille".
"Il faut que l'argent soit mieux réparti", réclame-t-il.
Ana, 44 ans, venue de Dorlisheim avec son mari, aussi, se joint au mouvement pour la deuxième fois depuis le 17 novembre. Si elle n'a pas besoin de sa voiture ou de sa moto pour aller travailler, cette motarde est venue pour protester contre "la différence de vie entre ceux qui sont là-haut et nous qui sommes en bas". "Il faut toujours compter les sous", regrette-t-elle, estimant "important de défendre nos droits et de les faire descendre un peu sur terre".