Bretagne: le petit patrimoine sacré retrouve ses couleurs d'antan

Le petit patrimoine religieux breton est en passe de retrouver son aspect d'origine, après la mise en couleur de deux premières croix dans le Finistère, à l'initiative d'une association qui souhaite faire revivre le patrimoine sacré de la région.

"On a retrouvé plusieurs documents historiques qui prouvent que ce patrimoine était peint à l'origine", souligne Justine Derouault, chargée de mission au sein de l'Association des 7 calvaires monumentaux de Bretagne, à l'origine de l'initiative.

Deux croix ont déjà été peintes à Plougastel-Daoulas et une troisième doit l'être au cours des prochaines semaines. L'année prochaine, ce sera au tour d'une autre des sept communes réunies au sein de l'association de repeindre son petit patrimoine religieux. Et ainsi, chaque année une nouvelle commune verra ses croix ou petits calvaires reprendre de la couleur.

"On passe souvent devant ces croix sans les voir et l'idée, en remettant de la couleur dessus, c'est de les redécouvrir, de voir les statues qui sont sculptées dessus et qu'on ne voit plus, tellement la pierre est abimée", note Justine Deroualt, soulignant que l'accueil des habitants de Plougastel-Daoulas était "mitigé". "Certains sont ravis mais d'autres le sont moins", reconnaît-elle.

Outre Plougastel-Daoulas, Guéhenno, Saint-Jean-Trolimon, Pleyben, Guimiliau, Saint-Thégonnec Loc-Eguiner et Plougonven font partie de ce projet, qui à terme pourrait se conclure par la mise en couleur également des sept calvaires bretons, simplement illuminés à tour de rôle une fois par an.

Il existe en Bretagne plus de 3.000 croix et calvaires, datant pour certains de plus de 400 ans, selon l'association, qui souligne qu'aujourd'hui encore certaines églises abritent des statues peintes, anciennement apposées sur des calvaires, témoignage d'une polychromie existant à l'époque. Des traces de polychromies ont également été décelées sur le calvaire monumental de Guéhenno.

L'association a monté ce projet baptisé "Quand les calvaires étaient peints..." en lien avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne.