Bpifrance va lancer "dans quelques semaines" la première tranche d'un nouveau fonds baptisé Lac d'Argent, qui devrait atteindre près de 10 milliards d'euros à terme, pour stabiliser le capital d'entreprises françaises cotées, a annoncé Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique.
Par ailleurs, Bpifrance proposera "au début du printemps" un placement aux Français désireux d'investir dans les entreprises non cotées ("private equity"), dévoile aussi M. Dufourcq en marge de la présentation jeudi du bilan d'activité de la banque pour 2019.
"Lac d'Argent" est destiné à soutenir pour une dizaine d'années des entreprises françaises sous-capitalisées, la quinzaine de milliards d'euros du Fonds stratégique d'investissement (FSI), lancé fin 2009 pour répondre à la crise financière et géré par Bpifrance depuis 2013, ne suffisant plus à répondre à la demande.
Une première étape portant sur "plusieurs milliards d'euros" sera finalisée dans quelques semaines, indique M. Dufourq sans plus de précisions.
"La dimension strictement défensive contre les fonds activistes existe, mais elle n'est pas majeure", selon le patron de Bpifrance qui préfère parler de "dimension d'ancrage, de stabilisation du capital".
Des fonds souverains, des assureurs français, des sociétés et des familles sont appelées à participer à cette levée de fonds devant bénéficier à une petite quinzaine d'entreprises.
"Il n'y a pas de fonds de pension en France, donc on fait le job", constate encore M. Dufourcq.
Sur le produit financier à destination du grand public, le patron de la banque publique explique qu'il s'agit de "vendre aux Français le portefeuille de Bpifrance pour permettre aux Français de faire du +private equity+".
Le fonds créé pour l'occasion sera adossé à 2.500 entreprises sous-jacentes, sur les quelque 3.000 dans lesquelles Bpifrance détient des parts.
Si théoriquement l'épargnant-investisseur peut perdre toute sa mise, "quand vous mettez 5.000 euros dans un produit dans lequel il y a 2.500 entreprises, votre risque est extraordinairement réduit", relève M. Dufourcq.
Toutefois, "la valeur minimale de la part sera de quelques milliers d'euros", ce qui devrait exclure bon nombre de petits épargnants d'un produit qui sera distribué par "la gestion de fortune, les assureurs, les banques et le digital", selon lui.