Bond de réindustrialisation en 2022 autour de start-up et PME innovantes (BPIFrance)

Ciment décarboné, biotechnologies, lasers, hydrogène, recyclage: 76 nouvelles usines ou extensions ont vu le jour en France en 2022 dans des secteurs industriels innovants, indique le premier observatoire de la réindustrialisation et de l'innovation publié par BPIFrance, qui craint un ralentissement des investissements dans les start-up et PME en 2023.

L'an passé, 1.900 start-up industrielles --dont plus de 70% sont liées à la santé ou au climat-- et plus de 10.000 PME innovantes ont été dénombrées en France par la banque publique d'investissement qui a publié le premier recensement du genre jeudi.

Elles constituent un terreau de "réindustrialisation", estime BPIFrance, alors que le pays s'est vidé en vingt ans "de près de la moitié de ses usines et du tiers de son emploi industriel" entre 1995 et 2015, comme le notait le directeur général de la banque, Nicolas Dufourcq, dans son ouvrage "La désindustrialisation de la France" (Odile Jacob, 2022).

Les 76 nouveaux sites industriels inaugurés en 2022 sont à l'origine de 3.000 créations d'emplois directs, précise BPIFrance.

Trente-cinq proviennent de start-up qui ont créé leur première ligne de fabrication pilote ou leur première usine, essentiellement dans l'agro-industrie, la valorisation des déchets ou la chimie industrielle.

Les 41 restants sont le fait de PME ou d'ETI (entreprises de taille intermédiaire) innovantes, dans le secteur des biens de consommation et de l'agro-industrie.

Le pari de "100 nouvelles usines ouvertes par an" lancé en janvier 2022 par Emmanuel Macron pour 2025, est en passe "d'être tenu", estime Paul-François Fournier, directeur exécutif de l'innovation chez BPIFrance, lors d'un entretien avec l'AFP en marge du salon Global Industrie à Lyon.

Même si l'année qui vient risque d'être plus difficile en raison des hausses de taux d'intéret partout dans le monde qui freinent les investissements.

"Nous ne sommes pas à l'abri d'une année 2023 qui soit plus modérée que 2022, les levées de fonds sont plus difficiles, mais nous sommes équipés pour y faire face", affirme-t-il.

L'an passé, les levées de fonds de start-up industrielles françaises ont augmenté de 36%, à 3,78 milliards d'euros, dont les deux tiers dans les régions françaises, en dehors de l'Ile-de-France, et à l'encontre d'une tendance mondiale baissière. "La France passe ainsi devant l'Allemagne, et atteint le premier rang des pays de l'Union européenne", ajoute BPIFrance.