Une dizaine de manifestants se sont rassemblés mercredi matin devant la tour Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) où se déroulait l'assemblée générale des actionnaires du groupe, pour dénoncer les "exactions causées par les activités des plantations agro-industrielles" de palmiers à huile, de la Socfin.
La Socfin est une holding luxembourgeoise dont le groupe Bolloré est le deuxième actionnaire avec une participation de 38,75%. Elle détient des participations dans diverses sociétés de plantations en Asie et en Afrique, comme la Socapalm au Cameroun.
Cette action fait écho à l'assignation en justice du groupe Bolloré déposée par dix ONG et syndicats pour réclamer une amélioration des conditions de vie des travailleurs et riverains des plantations d'huile de palme notamment au Cameroun.
Les organisations veulent obliger Bolloré à exécuter des engagements pris en 2013 vis-à-vis des communautés riveraines des plantations détenues par la Socfin.
Les manifestants, qui arboraient des t-shirt tâchés de sang, ont surtout dénoncé les violences faites aux femmes à l'intérieur ou aux abords de ces plantations.
"On veut interpeller Bolloré pour dénoncer les violences dans tous les pays qui touchent notamment des femmes riveraines, pour certaines victimes de viols par les agents de sécurité des entreprises", a expliqué Marielle Benchehboune de l'association ReAct.
"Le groupe Bolloré doit assumer ses responsabilités", a-t-elle ajouté. Les organisations participant à l'action dont ReAct, qui milite contre les abus des multinationales à l'international, dénoncent également la pollution des rivières et la déforestation engendrées par les plantations de palmiers à huile.
"Depuis 2017 il y a eu une répression sanglante dans différents pays, avec plusieurs arrestations de militants d'associations de riverains", poursuit Marielle Benchehboune. Deux personnes sont mortes en janvier en Sierra Leone à la suite d'affrontements aux abords d'une exploitation de la Socfin, avec laquelle les populations locales sont en conflit depuis des années.
Le groupe Bolloré estime de son côté n'exercer "aucun contrôle opérationnel" sur ces plantations, n'étant qu'un actionnaire parmi d'autres de la Socfin.
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