Bio-plastiques: Carbios prêt pour entamer l'industrialisation de ses innovations

Carbios a validé ses technologies de biodégradation et de production de bio-plastiques et est désormais prêt à passer à la phase d'industrialisation de ses innovations, a annoncé le groupe jeudi.

Cinq ans après son lancement, la société de biochimie basée en Auvergne a indiqué avoir achevé le projet Thanaplast, qui devait servir à valider sa technologie d'utilisation d'enzymes dans le domaine de la bioplasturgie.

"C'est la fin d'une étape majeure (...) qui a débouché sur deux innovations tout à fait importantes", a expliqué à l'AFP Martin Stephan, son directeur général adjoint.

Carbios a réussi à biodégrader du PLA, un plastique utilisé dans l'emballage alimentaire et en médecine, et à recycler totalement le PET, autre plastique largement utilisé dans les emballages (bouteilles...), et jusqu'ici recyclé seulement partiellement.

Ce projet a représenté un budget de 22 millions d'euros, dont un soutien de 9 millions d'euros de Bpifrance.

2018 s'annonce désormais comme "une très grosse année de préparation" pour industrialiser ces deux innovations, selon M. Stéphan.

Sur le PLA, la société prévoit de commercialiser son plastique biodégradable "à partir du début de l'année prochaine", a-t-il détaillé, le temps d'obtenir les autorisations réglementaires.

Ce plastique sera produit par la coentreprise créée en 2016 par Carbios et LCI, filiale du groupe agricole Limagrain, sur le site actuel de LCI à Riom (Puy-de-Dôme).

Pour le PET, Carbios va préparer cette année le lancement d'un premier site de production pilote, censé être mis en service en 2019.

"Nous sommes en train de monter le projet" et une demande de financement auprès de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), précise M. Stephan. Carbios y travaille avec L'Oréal, entreprise avec laquelle il a signé fin 2017 un partenariat de cinq ans.

Après ce pilote, Carbios prévoit de construire "fin 2022-début 2023" un démonstrateur d'une taille plus grande, dernière étape avant l'industrialisation.

En parallèle de ces travaux techniques, la société cherche à réunir d'autres partenaires intéressés par sa technologie qu'elle voit comme un complément aux procédés actuels de recyclage par voie thermo-dynamique.

"Vu les ambitions de l'Union européenne, de la France et du monde en général sur le recyclage des plastiques, il y a de la place pour plusieurs procédés et nous, nous apportons vraiment de la valeur en étant capable de valoriser des déchets qui aujourd'hui sont peu ou mal valorisés", comme les PET opaque et colorés ou les barquettes alimentaires, assure Martin Stéphan.

mhc/tq/mml

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