"Bifurcation écologique et solidaire": l'Assemblée rejette un texte LFI

L'Assemblée nationale a rejeté jeudi une proposition de résolution LFI pour "une bifurcation écologique et solidaire pour aller vers les jours heureux", majorité et gouvernement raillant des "vieilles lunes" ainsi qu'"une vision simpliste" et "manichéenne" de l'écologie.

Défendant le texte examiné dans le cadre d'une journée dédiée aux propositions du groupe de Jean-Luc Mélenchon ("niche parlementaire"), Danièle Obono (LFI) a plaidé que la crise du coronavirus avait "amplifié" le message porté par cette résolution qu'il y a "urgence vitale à changer de cap".

Le texte, qui plaide notamment pour une planification écologique et "de nouvelles conquêtes sociales", s'adresse "à tous ceux qui luttent chaque jour pour un monde plus vivable, respirable et juste", a-t-elle ajouté, citant notamment la jeune militante suédoise Greta Thunberg ou les "gilets jaunes".

Tous les groupes de droite comme de gauche ont souligné l'"urgence climatique", mais seuls les communistes ont apporté leur appui à la proposition, Elsa Faucillon estimant que la crise a "mis en lumière un monde qui ne tourne pas rond".

Les socialistes se sont abstenus, Guillaume Garot faisant état de "vrais points de convergence" avec le texte des insoumis mais estimant que les parlementaires ne pouvaient en rester aux "intentions".

Même position de vote du groupe Libertés et Territoires et du nouveau groupe "Ecologie, Démocratie, Solidarité", sa représentante Martine Wonner estimant que "la quête du bonheur et des jours heureux ne doit pas relever de l'utopie".

Pour LR, Jean-Marie Sermier a pointé le "catastrophisme" des insoumis, tandis que Jean-Charles Larsonneur (Agir ensemble) a dit avoir "du mal à entrevoir les jours heureux" dans leur projet, et que Sophie Auconie (UDI) a évoqué "une vision manichéenne" et "simpliste".

Au nom du groupe LREM, Jean-Charles Colas-Roy a aussi dénoncé une "écologie populiste" et une "conception dogmatiste, manichéenne" des insoumis, Erwan Balanant (MoDem), suscitant quelques protestations dans leurs rangs en les jugeant "dans la posture et dans la caricature".

La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson a plaidé qu'il fallait "sortir de l'incantation et des belles paroles", assurant que le gouvernement veut "mettre la transition écologique au coeur de la relance économique".

"Ce que vous cherchez, c'est tout simplement à exister politiquement" avec des "veilles lunes" a-t-elle accusé, ajoutant que "c'est beaucoup plus confortable de se gargariser de grands mots" que d'agir.