Bidonville: une "expérimentation" d'insertion par le logement lancée à Montpellier

Des habitants, en majorité Roms, d'un bidonville de Montpellier vont être transférés au printemps 2018 vers un "terrain de transition" dans le cadre d'une "expérimentation" qui vise à terme à une insertion par le logement, a annoncé mardi le préfet de l'Hérault.

"On fait une opération qui a valeur d'expérimentation", a souligné Pierre Pouëssel, lors d'une conférence de presse commune avec le maire et président de la métropole de Montpellier, Philippe Saurel (DVG), à laquelle les associations n'ont pas été conviées.

Le préfet a souligné que cette initiative, qui s'inspire de politiques menées à Toulouse et Strasbourg, ne doit porter dans un premier temps que sur 32 familles de l'actuel bidonville de Celleneuve (dans le nord de Montpellier) qui selon lui abrite au maximum 170 personnes" dont "120 résidents permanents" et fait l'objet d'un jugement d'expulsion depuis 2015.

M. Saurel a précisé que la métropole mettait à disposition gratuitement pour la création d'un "village de transition" de 28 bungalows un terrain de 6.000 m2 qui doit être aménagé d'ici le printemps 2018.

Dans un second temps, un logement plus pérenne et un accès à l'emploi seraient proposés à ces familles via un bailleur social.

"Ce qui me paraît important c'est qu'on transfère de façon humaine le camp de Roms dans un site adapté où il y a l'eau, l'assainissement, des bungalows et en même temps on enlève le camp qui est insalubre et qui génère des nuisances telles que les habitants de Celleneuve n'en peuvent plus", a expliqué M. Saurel.

Le maire de Montpellier a notamment mis en avant des constructions prévues sur le terrain public sur lequel se trouve le bidonville et une pétition de personnes se présentant comme des riverains, se plaignant notamment de fumées toxiques.

"Tout l'objet de ce terrain de transition, c'est précisément d'éviter les activités anarchiques que l'on constate sur Celleneuve dans un camp qui n'est pas géré", a ajouté le préfet, précisant que l'association qui sera désignée pour gérer le futur "village de transition" aurait notamment pour mission de "faire régner l'ordre et la tranquillité publics".

Selon le préfet, le budget pour les bungalows est de 360.000 euros sur un an auquel s'ajoutent quelque 8.000 euros par an par famille au titre de l'accompagnement social.

Dans l'Hérault, le préfet a rappelé que selon les estimations, 900 Roms "vivent dans des conditions de très grande précarité".

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